«Quarante jours de transfiguration » – Homélie du 2è  Dimanche de Carême C,  13.03.2022

Genèse 15,5-12.17-18
PSAUME – 26 (27), 1.7-8.9a-d.13-14 
Philippiens 3,17-4,1
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 28-36

L’évangile de la transfiguration en plein temps de carême ! Le lien est vite fait. La nécessité d’être transfiguré en ce temps favorable n’est plus à prouver car, la transfiguration en elle-même renvoie à l’exigence de conversion et de projection vers l’avenir ; or, le texte de cet évangile nous remet sur le plateau du passé historique entre le peuple et Dieu, entre l’humanité et son créateur, par des personnages qui ont fait l’histoire de cette alliance ; Moïse, et Elie.  Paradoxe ou simple coïncidence ? En tout cas, le vocabulaire de Luc est bien choisi : la montagne, la nuée, la gloire, la voix du Père qui retentit, et les tentes. Moïse a passé quarante jours sur le mont Sinaï, au contact de la gloire de Dieu et en est redescendu tout transfiguré; puis il parlait au peuple sous la tente de la rencontre. Elie quant à lui, marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à la montagne (l’Horeb). En fin de compte, c’est l’histoire de la révélation de Dieu qui se confirme en Jésus-Christ son Fils par ceux qui ont été dès l’origine, messagers de cette alliance. Pas si étonnant donc que Moïse et Elie soient de la fête sur cette montagne de la transfiguration, tant d’années après leur existence terrestre ; c’est que Dieu ne fait rien au hasard ; tôt ou tard, il finit toujours par achever en nous, tout ce qu’il a commencé, de la même manière qu’il achèvera en chacun de nous le processus du salut ; à condition d’y croire.

L’attitude de Pierre quant à elle en dit long sur le temps qu’il faut à chacun de nous, pour comprendre la grandeur de Dieu dans nos vies. Pierre veut s’installer dans le bien-être qu’offre la belle vision du royaume céleste, tout comme chacun de nous est attiré par le bien-être et la sécurité absolue que peut offrir une telle opportunité. La réalité est pourtant que nous sommes des humains sur terre. A travers Pierre, le Christ nous rappelle juste que la vie de foi ne nous demande pas de nous écarter du monde et de ses problèmes, comme s’il suffisait d’un coup de bâton magique pour entrer dans l’éternité glorieuse de Dieu. Tout se réalise dans le concret de notre quotidien, et si nos esprits de « Pierre » ne comprennent pas cela, alors il nous sera difficile de comprendre ce temps de quarante jours de carême qui nous est donné, pour parvenir à la transfiguration véritable qui convient à la volonté de Dieu.

Pata  KANGUE, CSSp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Votre belle homélie nous emmène un peu sur la montagne, pour que nous soyons aussi baignés dans la lumière du Christ transfiguré. C’est notre chemin de Carême, à nous que le péché défigure! Merci de nous aider à entrer dans la compréhension de ces magnifiques lectures du 2e dimanche de Carême. Belle semaine à vous.

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