Le filet du Christ – Homélie du Jeudi de la 22è semaine du Temps ordinaire, 03.09.2020 Année A

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Saint Grégoire Le Grand

PREMIERE LECTURE – Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 3, 18-23
Psaume 23 (24) « La terre est au Seigneur, et toute sa richesse »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5, 1–11

« Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots ». Il n’ ya pas de façon plus explicite de reconnaitre la suprématie de Dieu sur l’univers. Le psaume du jour retrace toute l’histoire de la création dont le maitre d’œuvre est Dieu, auteur de toute chose et de tous les êtres. L’on peut être choqué par l’excès des déclarations du psalmiste, parce qu’il nous donne l’impression que rien n’appartient finalement à l’homme dans cet univers présenté comme propriété personnelle de Dieu. Et pourtant, si tout appartient à Dieu, ce dernier a donné pouvoir à l’homme en soumettant toutes choses à ses pieds : « tout vous appartient, (…) le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir : tout est à vous », nous dit saint Paul.

Que Dieu soit le maitre de l’univers, cela n’enlève rien à la possibilité de l’homme à pouvoir se déployer dans cet univers et à participer à l’action de Dieu sans toutefois renier sa liberté. La rencontre de Jésus et de Pierre aux bords du lac est le signe que Dieu veut toujours le meilleur pour l’homme. En révélant sa puissance au dessus des mers et de l’action professionnelle vaine de Pierre, le Christ suscite non seulement la peur « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur», mais aussi la reconnaissance de sa grandeur. C’est au carrefour de cette rencontre entre Jésus et la faiblesse de l’homme, que ce dernier est appelé à vivre du divin qui repose en lui. Jésus invite Pierre à écrire une page de l’histoire de l’humanité tout en écrivant sa propre histoire. Il devient disciple du Christ pour le bien des hommes : « désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Ce qui est intéressant, c’est de constater que Jésus ne balaie pas du revers de la main la profession de Pierre, il la maintient en la transformant à d’autres fins. Pierre passe de pêcheur de poissons à pêcheur d’hommes. Dieu ne nous enlève pas ce que nous sommes, il le transforme pour les besoins de sa cause, en rejoignant chacun de nous tel qu’il est.

Dans ce lac où le filet fut jeté à la demande du Christ, il y avait certainement plus de poissons que ceux qui se sont enlacés dans le filet. Il appartenait donc désormais à Pierre de poursuivre l’œuvre de Jésus. Il y a encore tant d’hommes et de femmes qui ne demandent qu’à être des nôtres dans notre église, à condition que chacun de nous soit source de leur accueil. L’église, comme ce filet, ne s’ébranlera pas sous l’effet de la diversité de personnes qui la composent, au contraire, elle s’enrichit.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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  1. Thérèse Moreau

    C’est un grand mystère, en effet, que la manière d’agir de Dieu! Lui le Créateur, le tout-puissant, il associe l’homme à son oeuvre et lui laisse la responsabilité d’en faire…ce que nous voyons aujourd’hui. Ensuite, il associe l’homme à l’action salvatrice de son Fils…au risque de le voir ne pas répondre à son appel ou même, de faire oeuvre contraire. Dieu ne se fatigue pas de l’homme, Dieu ne se fatigue pas de nous.C’est ce qu’on appelle sa miséricorde! Mais quand même, il n’y a que Dieu pour supporter ce que l’homme ose faire. Il n’y a que lui pour nous aimer de cette façon. Et nous, on a parfois tendance à penser que c’est normal, naturel.Merci Père Etienne, de nous aider à entrer plus profondément dans la compréhension de l’Ecriture.

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