Vivre au nom du salut – Homélie du Vendredi de la 18è semaine du Temps ordinaire, 07.08.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Nahoum 2, 1.3 ; 3, 1-3.6-7)
Cantique du livre du Deutéronome 32, 35cd-36ab, 39abcd, 41
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16, 24–28

« Certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son Règne. » extrait de la prière du « Notre Père », car la venue du Règne de Dieu est l’une des intentions de prières la plus importante. Heureux ceux auxquels le Christ s’adressait, car ils sont les bénis de Dieu parce qu’ils ont l’honneur de voir de leurs yeux, le règne de Dieu en cette humanité. On peut se réjouir de telles paroles venant du Christ, et pourtant elles n’ont rien de joyeux ; elles expriment une mise en garde à l’endroit de ceux qui font de la course à l’éternité terrestre, une option de vie, à tout prix et à tous les prix.

S’il est vrai que nous ne sommes pas à l’origine de notre propre vie parce qu’elle nous vient de Dieu, il aussi vrai que notre expérience terrestre n’a de sens que si elle se rapporte au Créateur de la vie. Tout nous est donné pour vivre une vie heureuse et saine selon la volonté de Dieu, mais notre imaginaire a tendance à considérer notre existence terrestre comme une fin en soi, d’où la recherche effrénée de tout ce qui peut nous conduire à l’éternité terrestre. Il nous faut imaginer un monde dans lequel chacun aura le nécessaire pour vivre. Nous n’aurions plus de castes sociales qui sont à l’origine des inégalités si chacun de nous avait le nécessaire pour vivre. Or un tel monde est une utopie au regard de la nature humaine dont les qualités ne sont plus à démontrer certes, mais dont les subtilités malsaines ne sont pas négligeables non plus dans le maintien des inégalités.

C’est à cette nature humaine à la solde de toutes les ambitions démesurées que le Christ s’adresse. Le déni de Dieu a laissé place à l’orgueil et à l’égo qui donnent l’impression d’une pseudo éternité qui pourtant se déploie à l’intérieur d’un monde fini, car à Dieu la création, à Lui aussi les créatures. Alors, « Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? » A y voir de près, la seule chose qui donne l’impression de l’éternité terrestre à l’être humain, c’est la peur de la finitude et la peur de Dieu.

La peur de la finitude traduit l’impuissance de l’homme à faire face à ses propres limites en tant que créature de Dieu. Cette peur de découvrir nos imperfections, nous contraint à être hors de notre propre vie et à nous extérioriser à la recherche des motifs qui justifient notre raison d’être : c’est en définitive la peur de voir le divin qui sommeille en nous et qui risque de nous rappeler à chaqu’instant que Dieu nous traitera à la mesure de notre conduite. La seule vie qui vaille la peine d’exister est donc celle qui est menée sur terre au nom du salut que nous confère Dieu.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cet article a 2 commentaires

  1. Geraldine Beukam

    Amen!

  2. Thérèse Moreau

    Nous avons, en effet, la vue courte et les projets boueux. Nous nous disons chrétiens, et nos pratiques cultuelles et autres semblent appuyer nos dires, mais nous faisons peu de cas de ces paroles: « vous êtes citoyens du ciel , membres de la cité sainte, la Jérusalem d’en haut. Nous sommes de passage, notre patrie est dans les cieux. Amassez-vous des trésors DANS LE CIEL.. ».Et bien d’autres encore! L’état du monde et de nos sociétés prouvent que les préoccupations des hommes, même chrétiens, sont bien ancrées H ailleurs que dans les cieux et que bien souvent l’invocation essentielle du Notre Père devient plutôt: Mon Père, que Mon règne vienne, que Ma volonté soit faite sur la terre comme au ciel tant qu’à faire!.Heureusement, le
    Créateur sait de quoi nous sommes pétris, il se souvient que nous sommes poussière: qu’Il nous prenne en pitié. Merci Père Etienne de nous aider à revoir nos priorités.

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