Le courage de croire en Jésus – Homélie du Jeudi de la 4è semaine de Pâques, 07.05.2020 Année A

You are currently viewing Le courage de croire en Jésus – Homélie du Jeudi de la 4è semaine de Pâques, 07.05.2020 Année A

PREMIERE LECTURE – livre des Actes des Apôtres 13, 13-25.
PSAUME –88 (89)  « Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !»
Evangile de  Jésus-Christ selon saint Jean 13, 16-20

Saul s’est sans aucun doute, bien accommodé des enseignements de Barnabé au côté duquel il a fait ses premiers pas de disciple après sa guérison par Ananie. Devenu Paul, son passé de Saul le persécuteur reste désormais une histoire qui lui permet de comprendre sa vie présente à la lumière du Christ qui lui est apparu sur le chemin de Damas. Depuis son baptême, Paul est revêtu de l’Esprit de Jésus. Rien d’étonnant donc qu’il prenne la parole en pleine synagogue pour défendre le Christ.

C’est dans la synagogue que Saul prenait des lettres avec pour instructions de ramener à Jérusalem les convertis au Christ en vue de leur châtiment. Devenu Paul, converti au Christ, sa première prédication dans une synagogue est donc d’une utilité capitale. Tous les symboles sont réunis : c’est le jour du sabbat, et l’on vient de lire la Loi et les prophètes.

Le jour du sabbat est le jour par excellence de rassemblement dans les synagogues. C’est le  jour prescrit par Dieu et dédié à sa sanctification selon la Loi. On y va donc pour écouter les enseignements sur la Loi et les prophètes, mais aussi pour prier. Jésus lui-même y est allé maintes fois et c’est justement en pleine synagogue qu’il fit la lecture du livre du prophète Isaïe. (Luc 4, 16-21). La présence de Paul ne peut donc pas passer inaperçue à la synagogue. Il a changé de nom certes, mais pour ceux qui le connaissent, il n’a changé ni de visage ni d’aspect physique. La conversion en Jésus est loin d’être un maquillage de notre extériorité. Il faut donc que tout le monde sache le nouvel homme qui vit en Paul d’où son long rappel-mémoire de l’histoire qui aboutit à Jésus-Christ, sauveur.

Il n’est pas concevable que la foi en Jésus nous laisse de marbre. Seuls ceux qui sont insensibles ne comprennent rien, ni de ce que les autres peuvent leur apporter de bien, ni de la présence de Dieu dans leur vie et des changements que cette présence peut apporter. Ce n’est pas le cas pour Paul qui se fonde sur son expérience personnelle pour comprendre les différents moments de la manifestation de l’Esprit du Seigneur en lui. Mais il ne suffit pas d’avoir cet Esprit en nous, encore faut-il l’exprimer. Et pour cela, il faut le courage d’être chrétien et de l’assumer, même devant ceux avec lesquels nous partagions autrefois un mode de vie contraire à notre identité chrétienne. Le Christ est le premier à avoir assumé la volonté de son Père dans ce monde avec courage et ceux qui se réclament de Lui ne sont pas au dessus de Lui : « un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie », nous dit Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
105 vues

Cet article a 3 commentaires

  1. Augustine Bakop

    Comment ne pas croire en celui qui partage notre vie de chaque jour, en notre sauveur? Il n’y a que les Insensibles comme tu l’as dit.
    Merci pour cette homélie père Étienne.

    Bonne journée à tous.

  2. Thérèse Moreau

    Merci Père Etienne. En beaucoup d’endroits, hélas, témoigner de sa foi en Christ expose à de graves dangers et même à la mort. Et chaque jour, des chrétiens vivent cette persécution . Souvent, nous sommes invités à les soutenir par la prière et aussi de façon matérielle.
    Chez nous, heureusement, on en n’est pas encore à ce point. Pourtant, témoigner de Jésus et vivre sa foi comportent aussi certains risques. Par exemple, être tournés en ridicule. Je me souviens d’un jeune qui se plaignait d’être isolé à l’école( primaire catholique!) et cible des moqueries parce qu’il suivait la catéchèse. Et dans certains milieux professionnels, le fait d’être chrétien n’est pas toujours bien vu. Que saint Paul nous obtienne le courage de vivre notre foi sans crainte, avec humilité et audace à la fois.

  3. Hubert

    Je n’ai pas vu « l’homme de marbre » de Wajda, réalisé en 1977. Voilà un homme qui a cru à l’avenir de son pays à un moment désespérant pour la Pologne. Est-il besoin de parler du destin l’année suivante de son compatriote cardinal ? A la même époque, Vaclav Havel, co-créateur et porte-parole de ‘la charte 77’, défiait le pouvoir en place à Prague.
    A notre niveau, il revient juste de nous préparer pour, espérons-le, une reprise des célébrations entre la Trinité et le Saint Sacrement, fête bien belge s’il en est. Hauts les coeurs.

Répondre à Augustine BakopAnnuler la réponse.