Perversité et vice – Homélie du Lundi de la 23è semaine du Temps ordinaire, 07.09.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 5, 1-8
Psaume 5 « Seigneur, que ta justice me conduise. »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6, 6–11

« On entend dire partout qu’il y a chez vous un cas d’inconduite, une inconduite telle qu’on n’en voit même pas chez les païens : il s’agit d’un homme qui vit avec la femme de son père. » Décidément, il ne fait pas bon vivre à Corinthe et Paul n’est pas du goût à transiger avec la loi de Dieu sur des questions d’ordre moral qui engagent la communauté dans son ensemble. Paul a rarement frappé du poing sur la table avec autant de rigueur en ce qui concerne les communautés fondées de ses propres mains. « Perversité et vice », voilà comment Paul qualifie le spectacle macabre de cette réalité au sein de la communauté de Corinthe, spectacle visiblement approuvé par tous les membres : « Et, malgré cela, vous êtes gonflés d’orgueil au lieu d’en pleurer et de chasser de votre communauté celui qui commet cet acte. »

Vivre avec la femme de son Père ! L’une des abominations contre lesquelles Moïse mettait déjà en garde les fils d’Israël : « Maudit soit celui qui couche avec la femme de son père, car il porte atteinte aux droits de son père ! » (Deutéronome 27, 26). Du temps de Moïse, on dénote cette pratique qui tendait déjà à devenir une règle, et qui se justifiait par le fait que le fils assurerait la descendance à son père en vivant avec la femme de ce dernier. Or aussi bien dans les écrits de Moïse que dans ceux de saint Paul, il n’est pas mentionné si la femme était en même temps la mère du fils. Soit ! Quoiqu’il en soit, la gravité de la pratique reste la même : jeter l’opprobre sur la communauté entière.

Notre monde contemporain n’est donc pas le premier à user de son libertinage tout azimut pour justifier certains comportements déviants. Aucun acte de ce genre n’est issu d’une génération spontanée. L’humanité a encore besoin de Dieu pour poser les jalons d’une vie qui nous épargne l’expression des instincts grégaires masqués sous la forme des humains que nous sommes. S’il faut saluer le courage de saint Paul devant les pouvoirs politiques de Corinthe, il nous faut invoquer la grâce de Dieu afin que sa parole ne souffre également d’aucune complaisance devant un monde libertin et assoiffé d’expériences hors normes.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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  1. Thérèse Moreau

    les déviances morales rencontrées par Paul à Corinthe,existent depuis que l’homme est sur la terre. Et si Moïse avait cru bon d’en légiférer, c’est qu’elles étaient déjà présentes dans les moeurs du peuple. Ni Moïse, ni Paul ne seraient donc étonnés aujourd’hui s’ils se baladaient sur notre terre.Mais ils auraient de quoi faire où alors, ils connaîtraient peut-être des ennuis avec la justice. Plainte serait portée contre eux par le Centre d’égalité des chances pour atteinte à la liberté sexuelle. Cependant, ne perdons pas de vue que l’Evangile est avant tout une BONNE NOUVELLE. Jésus n’est pas venu nous annoncer une morale, mais un salut.Et la morale alors? Nous découvrirons peu à peu dans l’Evangile comment vivre en cohérence avec le message du Dieu d’Amour.Ce n’est pas la morale qui sauve, C’est le Christ, fils de Dieu, qui a pris chair de notre vie, qui a souffert et qui est mort pour que nous vivions et qui est ressuscité d’entre les morts.Il n’est pas venu nous faire la morale, mais nous révéler que nous sommes infiniment aimés par le Père, temples de l’Esprit pour témoigner de ce salut. Et la morale viendra comme la conséquence de ce que nous aurons découvert et expérimenté de ce don de Dieu. Ce sera notre réponse libre et joyeuse(bien que parfois ardue) au don de Dieu.Merci Père Etienne

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