PREMIERE LECTURE – livre des Actes des Apôtres 5, 34-42.
PSAUME – 26 « J’ai demandé une chose au Seigneur : habiter sa maison»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6, 1-15
Theudas et Judas le Galiléen, deux figures qui disent notre propre échec fondé sur la prétention subjective à pouvoir donner un sens à notre vie et à celle des autres en dehors de Dieu. La bible ne nous dit rien de spécial sur ces deux personnages, mais à en croire Gamaliel, il s’agit bien de deux maîtres qui certainement s’étaient forgés chacun, un entourage de disciples. De nos jours on parlerait de faux maîtres à la tête des fausses églises.
Ce n’est pas un fait extraordinaire d’avoir des maitres en Israël ; Jean-Baptiste en était un aussi et avait des disciples qui suivaient ses enseignements. Souvenons-nous que nous devons la prière du Notre Père au disciple inconnu du Christ qui, ayant vu Jean-Baptiste donner des cours de prières à ses disciples, vint demander à Jésus de faire de même : « Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean-Baptiste l’a appris à ses disciples » (Luc 11, 1). Rien de nouveau donc sur l’existence des maîtres. Cependant, il faut bien noter que tout maître en Israël était tenu d’enseigner la Loi, c’est-à-dire la fidélité au Dieu créateur de Qui il tenait ses enseignements. Et la longévité des écoles traduisait leur caractère authentique. Or il s’avère que ce n’est pas le cas pour les écoles de Theudas et de Judas le Galiléen. Et c’est précisément autour de cette réalité que s’articule l’argumentation de Gamaliel en ce qui concerne Pierre et Jean.
Si le Jésus dont Pierre et Jean proclament la résurrection est vraiment le Christ, le messie attendu par le peuple d’Israël, alors Dieu lui-même suscitera au sein de son peuple des hommes qui continueront l’œuvre du Christ, dans le cas contraire, tout s’arrêtera de soi. La plaidoirie de Gamaliel fait l’économie de la conversation entre Jésus et Nicodème : « ce qui est né de la chair est chair et ce qui est né de l’Esprit est Esprit » (Jean 3, 6). Les choses vivent ou meurent d’elles-mêmes selon qu’elles relèvent des hommes ou de Dieu. Ce n’est pas la peine de participer à leur fin.
Pierre et Jean ne transmettent que le message de leur maître Jésus et rien d’autre. (Le chrétien ne doit témoigner que du Christ et non de lui-même). Ils sont chargés de continuer son œuvre. Les douze paniers dont nous parle l’évangile d’aujourd’hui représentent la mission assignée par le Christ à ses disciples : rassembler en son nom, tous les hommes dispersés à travers le monde. Tel est le rôle de l’évangélisation de nos jours. Et malgré le regard parfois biaisé à l’égard de l’église du Christ, malgré tous les dangers encourus par de milliers missionnaires à travers le monde, qui annoncent l’évangile le plus souvent au prix de leur vie dans certaines conditions inhumaines, la parole de Dieu poursuit son chemin, à travers la fragilité de ses messagers certes, mais par la puissance de Celui qu’ils annoncent : Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant ! C’est à Lui qu’appartiennent à la fois, l’Eglise, l’évangile et les messagers. Gamaliel ne savait pas si bien dire : « vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu. »
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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AMEN! Dieu lui-même est maître de l’ouvrage, et sa ¨Parole ne lui revient pas sans avoir produit son effet, nous dit l’Ecriture. Bien souvent, nous pensons ou agissons comme si tout dépendait de nous: de nos talents, de nos compétences , de notre ardeur et de notre zèle etc…Non, c’est toujours Lui qui nous précède, dans les Galilées modernes, et dans notre coeur aussi, heureusement! Il est important que, dans l’humilité, nous le laissions à la manoeuvre de notre vie et de nos missions. Sans pour autant prétexter cela pour se croiser les bras . Merci Père Etienne.
Très bien dit père Etienne