PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Michée 6, 1-4.6-8
PSAUME –49 (50) «À celui qui veille sur sa conduite,je ferai voir le salut de Dieu.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 12, 38 – 42
« Maître, nous voulons voir un signe venant de toi. » Cette demande des scribes et des pharisiens ressemble bien à la volonté de voir Dieu afin qu’il certifie que Jésus est vraiment son Fils. Tout le monde pourrait alors avoir le cœur net, et les gens croiraient en ce fils de Joseph le charpentier qui se fait passer pour le Christ. Chercher à se rassurer de la l’identité de Dieu en la personne du Christ n’a pas été que l’apanage des scribes et des pharisiens, car même au sein du groupe des apôtres, certaines voix à l’instar de celle de Philippe, ont clairement exprimé le désir de voir Dieu pour que tout doute soit enfin levé sur la divinité du Christ : « Seigneur montre-nous le Père et cela nous suffit », avait alors dit Philippe à Jésus (Jean 14, 8). Il est fort évident que toutes ces demandes sont la conséquence d’un vide spirituel qui exprime une inquiétude profonde ; celle de croire en un messie qui risque de s’avérer faux. Ce qui serait alors un échec en matière de foi, aussi bien pour l’espérance que pour le salut des âmes.
En réalité l’échec de la foi existe déjà, parce qu’il est inhérent au manque de considération de la présence du Christ dans le monde. Tous les miracles ne suffiraient pas à notre monde contemporain pour revoir l’existence sous le prisme de la présence de Jésus. C’est ce constat amer et douloureux que fait le Christ quand il répond aux scribes et aux pharisiens. Ceux qui ont été témoins de la réalisation de la prophétie en Jésus-Christ, ne font pourtant pas preuve d’adhésion à sa personne et à son enseignement. La raison d’un tel endurcissement est simple : les miracles de Jésus ont apporté un bien-être à ceux qui étaient en situation de nécessité spirituelle, économique et sociale, mais pour ceux dont le train de vie suffisait largement à assumer les exigences quotidiennes, l’unique miracle qui auraient pu faire office de certification de l’identité du Christ, aurait sans doute été la descente de Dieu Lui-même sur terre, véritable signe de sa présence en Jésus.
« Maître, nous voulons voir un signe venant de toi. » Il serait naïf de penser que notre monde contemporain s’est dédouané de cette préoccupation, car justifier notre foi en Jésus est synonyme de donner une raison qui soit matériellement plausible au point de susciter en ceux qui nous observent, le désir de suivre « notre Jésus ». Aujourd’hui encore et plus jamais, si Jésus revenait sur terre comme élément d’un signe ultime, il ya de fortes chances que le monde tout entier soit acquis à sa cause.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Ce qui est terrible, c’est que nous voyons immédiatement ce qui coince dans l’attitude des scribes, des pharisiens et même des apôtres.Comment ont-ils pu réagir de la sorte, alors qu’ils étaient en présence du Christ, l’Envoyé de Dieu? Comment ont-ils pu ne pas le reconnaître, eux qui ont eu cette chance de le fréquenter? Ah, si nous avions pu être à leur place, jamais cela ne serait arrivé, pensons-nous peut-être.A tort, car, malgré tout notre parcours chrétien, malgré notre soi-disant connaissance de Jésus, si nous voulons être honnêtes, nous voyons que souvent notre attitude n’est guère différente.Nous nous faisons difficilement à l’idée que Dieu soit différent de ce que nous nous imaginons à son sujet.Mais Dieu est libre, infiniment libre comme il est infiniment amour.Et nous, il nous importe d’invoquer l’Esprit Saint, pour qu’il nous fasse le don de la foi. Et alors nous pourrons répondre au désir de Dieu en ce qui nous concerne. Merci Père Etienne pour cette nourriture substantielle.