Actes des Apôtres 1, 15…26.
Psaume – 102 (103)
1 Jean 4, 11-16
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17, 11b-19
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17, 11b-19
En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
« Unis et sanctifiés par le Père »
« En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes (…) Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde » Dans cette grande prière du Christ, il exprime un double désir : celui de voir ses disciples assumer leur mission dans l’unité, et celui de voir Dieu protéger ces mêmes disciples.
« Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes ». Rien d’étonnant que le désir d’unité soit la première intention de prière du Christ pour ses apôtres. Jésus sait qu’avec son arrestation, sa passion et sa mort, l’unité des disciples ne tiendra qu’à une petite dose de foi et d’espérance. Il appréhende donc leur dispersion probable. Plus qu’une probabilité, c’est une réalité qui fait partie de notre vécu chaque fois qu’un leader (dans nos familles ou nos milieux professionnels) n’est plus des nôtres. La cohésion du groupe souffre de l’absence du leader, et le risque de désertion devient une évidence ; tout s’arrête souvent en l’absence du celui qui fut leader du groupe, et cela au détriment du projet commun. Jésus veut donc se rassurer que tout ne s’arrêtera pas avec son départ de ce monde, mais que sa mission se poursuivra à travers ses disciples qu’il avait au préalable envoyé pour sanctifier, baptiser et annoncer l’évangile, dans un monde fait de loups et de renards, c’est-à-dire de ceux qui ne sont forcément pas acquis à la cause du message évangélique. C’est justement pour cette raison que les disciples doivent être protégés des dangers de ce monde, dans l’exercice de leur fonction.
« Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.» S’il est vrai que la mission du Christ se poursuivra avec ses disciples, ce sera dans ce monde fait d’humains. Elle est donc incontestable, la réalité selon laquelle, bien qu’appartenant au Christ par leur fonction et la mission qui leur est assignée, c’est dans ce monde ordinaire que les disciples assureront cette mission. Dans cette partie de sa prière, Jésus conforte l’idée selon laquelle, notre salut se forge au cœur de ce monde et de ses réalités, loin de l’imaginaire et du rêve d’un Dieu évasif et totalement absent du monde concret, et qui nous mènerait vers un univers où tout est sans souffrance, ni efforts, ni danger ; illusion que nous avons de l’Être chrétien. Ainsi, chrétiens que nous sommes, au lieu de fuir les réalités de ce monde, nous devons demander au Seigneur de nous préserver de tout mode de vie en contradiction avec l’amour de Dieu, c’est-à-dire, d’être protégés et sanctifiés par son Esprit, afin d’agir en enfants de Dieu, quelque soit les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons. C’est dans ce sillage que se construit le processus de maturité qui aboutira au sens du discernement ; savoir agir en chrétien au milieu du monde et non en dehors du monde. De même qu’aucun message de l’évangile ne peut prêcher le Christ en faisant abstraction du monde dans lequel vivent ceux qui écoutent ce message, de même, aucun chrétien ne peut avoir les yeux fixés vers le salut, si ce dernier ne se construit pas à partir des réalités quotidiennes de sa vie. C’est aussi en cela que les disciples sauront assumer avec dignité leur mission d’apôtres du Christ.
Pata KANGUE, CSSp
40 vues