Veillée de Noël :
Isaïe 9, 1-6 ; Psaume 95 ; Tite 2, 11-14 ; Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 1-14.15-20
Noël :
Isaïe 52, 7-10 ; Psaume 97 (98) ; Hébreux 1, 1-6 ; Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 1-18
Le calendrier liturgique de cette année est un peu spécial, car le temps de l’avent s’achève le dimanche 24 décembre, jour de la veillée de Noël. Et c’est par l’évangile de l’annonciation qui ouvre une brèche sur l’événement clé de l’histoire de notre foi, que nous clôturons cette période d’attente du Messie : l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle mettra au monde le Christ, Fils de Dieu, sauveur de l’humanité. Rien d’anodin dans cet épisode, puisqu’il constitue le début de la réalisation de notre histoire du salut. C’est donc à juste titre que la messe de veillée de Noël nous retrace l’itinéraire de l’humanité en quête de libération.
Le prophète Isaïe rappelle comment cette humanité accède à la plénitude de la grâce : « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi.» Tout le décor est ainsi planté ; à l’origine, l’humanité sombrait dans l’obscurité du désespoir, de la haine, des guerres, et de l’individualisme. C’est dans cette atmosphère que naît le Fils de Dieu, tel que nous le relate Luc dans l’évangile du soir de la Noël. Jésus va naitre là où cette humanité l’attendait le moins, dans une étable en pleine période de recensement, comme si Dieu Lui-même s’était résigné face à la dureté du monde, en acceptant de faire naître son Fils dans un contexte où il doit être immédiatement compté parmi les enfants de la terre, dans les registres de l’empereur Auguste. Le Christ, Verbe de Dieu et lumière du monde, arrive donc comme une nécessité dans l’obscurité de l’humanité qui a perdu ses repères et ses valeurs normatives.
« Le Verbe était la vraie Lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde.» Voici le couronnement de cet itinéraire de l’homme, qui se solde par Noël, Lumière dans le monde : éclairer nos chemins obscurs afin de faire de nous des enfants de Dieu en Jésus-Christ. Ce dont le monde a le plus besoin pour mieux discerner, c’est justement la Lumière qui apporte de la clarté dans nos pensés, nos paroles et nos gestes. Cette Lumière nous met en état de grâce et l’Eglise, Corps mystique du Christ est le garant de cette grâce dans le monde. Elle a donc besoin plus que tout, de cette Lumière, afin de garantir les principes de cette grâce, comme le dit saint Paul à Tite: nous apprendre à « renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent, de manière raisonnable », c’est-à-dire, selon les principes élaborés par Dieu Lui-même, et non par l’évolution du monde, qui tend à ériger les faits de société en norme. Envoie ta Lumière Seigneur, sur ton Eglise.
Pata KANGUE, CSSp
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