La dette de l’amour mutuel – Homélie du 23è Dimanche du Temps ordinaire, 06.09.2020 Année A

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Première Lecture :- Lecture du livre du prophète Ezékiel 33, 7-9
Psaume 94 (95) « Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur !»
Deuxième Lecture : Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 13, 8-10
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18, 15-20

 « N’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. » ils sont heureux, ceux qui n’ont de dettes envers personne. On voudrait bien savoir comment ils font pour ne pas en avoir, car les peines quotidiennes et les conditions de vie difficile n’offrent pas d’autres choix que celui des dettes, parfois envers des institutions financières. Paul connait très bien la communauté à laquelle il s’adresse ; Rome carrefour du monde, et donc politique, commercial et social. Dans ce contexte où tout s’embrasse, il n’est pas évident d’être en marge de certains plaisirs et conforts qu’un tel milieu peut susciter. Alors la préoccupation de Paul est de trouver des voies et moyens pour que les membres de la communauté continuent à vivre en chrétiens dans un environnement défini par le paganisme à outrance, sans foi, ni loi chrétienne.

« N’ayez de dette envers personne », première étape de l’exigence dans nos relations humaines. Chacun de nous doit faire un effort d’être en règle envers son entourage de nature à ne pas compromettre nos relations par des situations complexes. La première chose à laquelle on pense en écoutant Paul, c’est évidemment la dette matérielle. Or il ya plus complexe que du matériel dans une communauté. L’aspect humain est plus difficile à gérer que l’aspect matériel, d’où la deuxième partie de la recommandation ; avoir la dette de l’amour mutuel.

La dette de l’amour mutuel est visiblement la plus difficile à payer, parce qu’elle est liée à nos relations. Dieu a Lui-même fixé les règles de notre mode de vie. Dans la première lecture, Ezékiel reprend la loi de Dieu qui fait de chacun de nous garant du bien-être de l’autre : « Si je dis au méchant : Tu vas mourir, et que tu ne l’avertisses pas, si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang. » il n’y a pas d’autre logique pour le Christ que d’être en phase avec son Père :« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » Toute la loi de Dieu se résume en cela ; aimer son frère et vouloir son bien. On payera sans doute toutes nos dettes matérielles, mais celle de l’amour mutuel planera sans cesse au-dessus de nos têtes.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp.
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Et comment pourrait-il en être autrement venant de la part d’un Dieu Trinité? Lui, l’amour parfait, dont la relation ( Père, Fils et Esprit-Saint) est partie constituante essentielle de son identité, veut nous introduire dans cette relation. C’est d’ailleurs le but de l’Incarnation. Nous laisser sauver par Jésus, c’est accepter de vivre cette vie relationnelle nouvelle avec Dieu, mais aussi avec nos frères.L’un est indissociable de l’autre. C’est ce qui nous est le plus difficile, car Dieu ne veut pas d’une relation située dans l’abstraction avec Lui, mais concrète avec les autres.Et c’est bien sûr à cette exigence que nous nous heurtons parce que, naturellement, cela nous est difficilement possible. Nous avons de quoi faire, et surtout, à demander la grâce de pouvoir le faire. Bien sûr, cela sera toujours de manière imparfaite. Peu importe ! Jésus nous a donné un commandement, toujours nouveau tant il est étranger à notre nature humaine. Mais l’Esprit-Saint nous donne la grâce nécessaire pour le mettre en pratique, si toutefois nous n’oublions pas de le lui demander. Merci Père Etienne.

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