Sur les chemins de la Parole – Homélie du Mardi de la 7è semaine de Pâques, 26.05.2020 Année A

You are currently viewing Sur les chemins de la Parole – Homélie du Mardi de la 7è semaine de Pâques, 26.05.2020 Année A

PREMIERE LECTURE – livre des Actes des Apôtres 20, 17-27
PSAUME –67 (68) «Royaumes de la terre,chantez pour le Seigneur.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17, 1-11a

La liturgie de ce jour reprend dans son intégralité l’évangile du dimanche dernier qui nous révèle la grande prière de Jésus appelée prière sacerdotale. L’expression tire son nom de cette prière du Christ au profit des apôtres qui sont appelés à poursuivre dans une vie de sacerdoce (abandon total au Christ), l’œuvre de l’évangélisation pour le salut du monde. Dans cette prière, le Christ reconnait le détachement total de ses apôtres vis-à-vis de leur vie antérieure ainsi que leur engagement total à sa suite, mais s’inquiète aussi de leur fragilité devant les éventuelles difficultés de leur future mission.

Le détachement des apôtres vis-à-vis de leur vie antérieure ainsi que leur engagement indéfectible à la suite du Christ constituent l’objet de la première partie de cette prière de Jésus à son Père. Il glorifie son Père pour avoir donné aux apôtres la faculté de le reconnaitre et de l’accepter comme Fils de Dieu, nous apprenant ainsi que notre foi en Jésus est aussi le résultat de la grâce de Dieu qui nous donne la force de croire. Car croire en Dieu, nous l’avons déjà vu, n’est pas du tout facile, au regard des exigences que cela comporte. Les apôtres pour lesquels Jésus prient, ont accompagné leur maitre sur les chemins de la Galilée nuit et jour, souffrant parfois des besoins et des variations d’humeurs liées à leur nature humaine : fatigue, faim, doutes, stresses, ce à quoi il faut ajouter les effets climatiques : pluies, soleil, chaleur et froid. La vie d’un apôtre est donc loin d’être un luxe établi comme récompense à son engagement. Le seul luxe que promet Jésus, s’il en existe un, c’est celui de la vie éternelle qui n’est malheureusement pas compatible avec notre quotidien sous sa forme matérielle. Et Paul en est conscient. Il sait qu’il n’ya qu’une seule chose qui doit animer un disciple du Christ : servir « le Seigneur en toute humilité, dans les larmes et les épreuves ».

« En aucun cas, je n’accorde du prix à ma vie,  pourvu que j’achève ma course et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus ». Il n’ya pas plus beau résumé que ces paroles de Paul ; courage, risque ou folie ? Tout y est, et chaque état d’âme dépend de la situation missionnaire dans laquelle l’apôtre se trouve. La seule assurance qui vaille la peine de justifier le goût pour la mission d’évangélisation demeure sans doute ce côté paradoxal de l’engagement et de la foi que Paul exprime; côté qui n’est pas accessible à la compréhension des humains que nous sommes, et qui pourtant nous attire vers Dieu à mesure que le risque prend de l’ampleur : « rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu.» Ce côté paradoxal qui s’appelle mystère est maintenu par la prière du Christ en personne : « ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. » Tout croyant à la suite du Christ est protégé par la prière pourvu qu’il mène à son tour, une vie de prière.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
108 vues

Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Eh oui, cher Père Etienne, notre fragilité humaine nous fait ainsi passer du chaud au froid, tout feu tout flamme et prêts au martyre, et une heure après, capables du contraire, déprimés, découragés et j’en passe. Nous expérimentons ainsi combien par nous-mêmes, nous ne pouvons rien. Combien nous avons besoin de laisser la force de l’Esprit-Saint nous travailler, prendre possession de nous pour nous mettre en conformité avec la volonté de Dieu. Jésus sait tout cela, et c’est pourquoi il a prié pour ses apôtres, pour que la foi de Pierre ne défaille pas. Il prie aussi pour nous, et nous n’en sommes peut-être pas assez conscients. Merci pour cette homélie si profonde; voilà de quoi méditer aujourd’hui et davantage.

Répondre à Thérèse MoreauAnnuler la réponse.