Sur les chemins de la foi – Homélie du Mardi de la 20è semaine du Temps ordinaire, 18.08.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Ezékiel 28, 1-10
Cantique du livre du Deutéronome 32, 26-27ab, 27cd.28, 30, 35cd-36ab «C’est moi qui fais mourir et vivre. »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 19, 23–30

Faut-il établir une relation avec Dieu sur la base d’un profit mutuel ? Le contrat d’un tel partenariat serait celui-ci : Se mettre à sa suite nous assurerait de siéger avec Lui dans l’éternité, ce qui est à notre avantage. Et Dieu nous compterait parmi ceux qui chantent sa louange à longueur de journée à l’instar des saints dont parle le livre de l’apocalypse 7, 9-17, ceux qui bénéficient désormais de la gloire de Dieu pour lui avoir été fidèles. Pierre n’avait-il pas lu cette partie des Ecritures quand il posait sa question à Jésus à savoir : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre :
quelle sera donc notre part ? »

Il ne s’agit pas pour Pierre de remettre en cause l’identité de Jésus en tant que fils de Dieu, tout comme il n’est pas ici question de remettre en cause l’existence de Dieu. Il est plutôt question de savoir ce que cette existence apporte comme valeur ajoutée à la vie de celui qui se met à la suite du Christ. Il ne faut pas non plus penser que Pierre est si dupe que cela, car tout bon fils d’Israël savait très bien que Dieu enverrait un sauveur pour son peuple, surtout pour ceux qui souffrent de faim, de maladies, de manque de situation socioéconomique stable, d’injustice dans une société où les systèmes judiciaire et politique ne servaient que les intérêts des plus forts, société dans laquelle les pauvres souffraient le joug (le poids) des impôts et des contraintes démesurées. Et comme beaucoup de ses compagnons qui se sont ralliés à la cause du Christ et qui en sont devenus apôtres, Pierre était de la caste moyenne ; pêcheur de son état, il ne vivait que du fruit de sa pêche et avait couru le risque de tout abandonner pour suivre Jésus, sans aucune précaution particulière qui aurait garanti son assurance vie et celle de sa famille en cas d’échec suite à cette aventure humainement insensée. Le bien fondé de sa question tient donc d’une double espérance : celle de voir les pauvres se libérer de leur situation malheureuse pour une vie meilleure, et celle de la transformation de sa propre vie, non pas en termes de salaire de l’apôtre qu’il est, mais en termes de participation au projet de Dieu, de sauver le monde, car c’est bien la raison pour laquelle Pierre et les autres sont devenus apôtres ; la venue du messie dans le monde doit apporter du nouveau à tout homme.

Il ne faut pas se lancer dans un pari inutile avec le Christ, parce que si sa présence n’apportait rien de substantiel à l’humanité, Pierre aurait continué sa vie tranquillement sans y tenir compte ; mais il comprend qu’en Jésus, il ya quelque chose qui dépasse le cadre d’une récompense purement humaine, et que la prophétie d’un Christ sauveur n’aura de sens que si chacun de nous y adhère pleinement par la foi.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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  1. Thérèse Moreau

    Et si, suivre le Christ, c’était lui faire confiance tout simplement, remettre notre vie entre ses mains, et le suivre jusqu’où il lui semblera bon ,de nous emmener? Sans douter, sans lui demander de signes supplémentaires ? E t lorsque le chemin
    sera trop dur, trop escarpé, nous mettrons soigneusement nos pas dans les siens, et nous gravirons le Calvaire à sa suite; Lui,
    l’aîné, il se laissera clouer sur la Croix et nous y aimera jusqu’à la dernière goutte de son sang.Voilà le prix de notre salut ; Pour nous, tout est gratuit: nous n’avons qu’à rendre grâce l’aimer et l’adorer et nous laisser ressusciter; Mais nous sommes rétifs et rarement satisfaits du don de Dieu?Que l’Esprit nous rendent légers pour que nous courrions à la suite du Maître et que jamais nous ne nous séparions de lui. Merci Père Etienne.

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