PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Isaïe 7, 1-9
PSAUME –47(48) «Jérusalem, ville de Dieu,Dieu l’affermira pour toujours ! »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu Mt 11, 20 – 24
« Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties, sous le sac et la cendre. » Il ne s’agit point d’une malédiction à l’endroit de ces villes. C’est plutôt un cri d’une déception exprimée par le Christ à l’endroit des villes restées spirituellement imperturbables devant la réalisation de la prophétie au sujet du messie. Tout est y passé : guérisons des maladies incurables, résurrection des morts, et annonce de la bonne nouvelle. Tous ces miracles qui n’ont pas suffi à ces villes pour changer de cap en matière de crainte de Dieu.
Jésus ne se plaint pas de Lui-même, mais de ceux qui sont passés à coté du salut qui était à leur portée, car il est le Fils de Dieu et rien ne changera son identité, ni sa mission, encore moins tous ses actes posés pour montrer la gloire de son Père. Si l’être humain pense trouver le salut en dehors de Dieu, c’est qu’il se trompe profondément sur les principes fondateurs du monde et de son fonctionnement.
Les hommes sont libres de croire ou pas en Dieu, tout comme ils sont libres de donner un sens à leur existence, ce qui est d’ailleurs normal dans l’ordre naturel des choses, car Dieu a créé l’homme pour qu’il se déploie et donne un sens à sa vie. Cependant, refuser l’évidence du créateur, revient à forger sa vie sur les fondements déjà biaisés. Jésus a connu la défaite de l’annonce de la parole devant les esprits dépourvus du divin, esprits auxquels mêmes les prouesses des miracles n’ont été qu’un leurre. L’Eglise d’aujourd’hui souffre d’un malentendu ; celui du contraste créé entre les besoins humains nouveaux et la parole de Dieu fondée sur le principe originel de notre existence ; ce principe qui stipule que tout vient de Dieu, et tout revient à Dieu par son Fils avec la puissance de l’Esprit Saint. Ceci pourrait laisse croire que l’évangélisation ne répond pas aux questions de l’ici et du maintenant et qu’elle court le risque d’être hors du temps et des réalités mondaines, et pourtant…
…Et pourtant Jésus n’a rien fait d’autre que de vivre au milieu du monde pour y apporter des solutions aux questions pratiques et quotidiennes. C’est ce que l’Eglise fait tant bien que mal ; consciente que c’est perdre du temps et des énergies que de spéculer sur une évidence par rapport à la preuve de l’existence de Dieu, le rôle de l’évangélisation aujourd’hui est de rappeler à la conscience humaine, que se détourner de Dieu, c’est choisir volontairement d’être malheureux comme ces deux villes prises en exemple.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Il en est bien ainsi Père Etienne, de nos pauvres existences, remplies de futilités et d’orgueil, toujours en quête du pouvoir et du paraître. Nous passons souvent à côté de l’essentiel, tandis que le Christ pleure sur les ruines futures de nos vies.A la différence de Corazine et de Bethsaïde, il est encore temps que nous changions de cap, car l’infinie miséricorde de Dieu ne désespère jamais de nous.Merci Père Etienne pour ce riche enseignement.