Sous la mouvance de l’Esprit – Homélie du Lundi de la 4è semaine de Pâques, 04.05.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – livre des Actes des Apôtres 11, 1-18. 
PSAUME –41 (42)  « Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant.»
Evangile de  Jésus-Christ selon saint Jean 10, 11-18

« Ainsi donc, même aux nations, Dieu a donné la conversion qui fait entrer dans la vie ! » même aux nations, sous-entendu, nations païennes. Visiblement, à nous qui pensons être privilégiés de la foi en Dieu, il nous faut encore un long parcours sur le chemin de la compréhension de la grâce et du projet du salut. Les autres apôtres qui récriminent contre Pierre ont certainement oublié la rencontre de Jésus avec Nicodème. Lors de son échange, Jésus faisait déjà savoir à Nicodème que l’Esprit souffle où il veut (Jean 3, 8.). Il ne s’agit point d’un esprit quelconque, encore moins d’un vent ordinaire, mais de la volonté et de la grâce de Dieu sur l’humanité sans exception, et sans conditions préalables. C’est là le vrai sens du mot « Grâce », c’est-à-dire, la bonté de Dieu envers toute personne en situation de nécessité, croyante ou pas. En plus, nous sommes à la période après la pentecôte ; Dieu n’aurait donc pas géographiquement circonscrit l’effusion de son Esprit Saint au seul milieu spatial des apôtres. C’est bien ce que semble dire Pierre dans sa plaidoirie face à ses compagnons : « Et si Dieu leur a fait le même don qu’à nous, parce qu’ils ont cru au Seigneur Jésus Christ, qui étais-je, moi, pour empêcher l’action de Dieu ? »

Cette question qui s’adresse à nous en tant qu’église, dit en même temps notre impuissance à pouvoir exclusivement limiter le Dieu du salut dans nos croyances et dans notre milieu. Elle attire aussi l’attention de chaque converti au Christ quant à sa manière de percevoir ceux qui ne sont pas de notre univers. Jamais un autre être humain n’a crée son semblable ; nous sommes tous des créatures de Dieu qui peut disposer de chacun de nous à sa guise pour le bien de toute l’humanité. Et en cela, Pierre est rempli d’Esprit Saint et de bon sens. Il a bien retenu le discours du maître sur le bon berger et il sait que dans cette bergerie il manque encore des brebis, selon ce qu’avait dit le maître : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau » Pierre a la charge de conduire ses brebis vers le berger, même s’il ne sait trop comment, car nul ne sait comment s’y prendre avec Dieu en ce qui concerne ses projets sur nous ; il faut juste être attentif et prêt à répondre à son appel. Et c’est ce que Pierre fait en toute confiance, d’ailleurs il n’est à l’origine de rien du tout, surtout pas de l’Esprit de Dieu sur lequel il n’a aucune emprise et il tient à le préciser : « Au moment où je prenais la parole, l’Esprit Saint descendit sur ceux qui étaient là, comme il était descendu sur nous au commencement ». Tout est dit dans cette plaidoirie. Pierre ne veut pas que ses compagnons « se prennent la grosse tête » parce qu’ils sont apôtres du Christ et faiseurs de miracles, car elle peut être grande la déception de tout chrétien qui ne comprend pas qu’il est objet de la grâce de Dieu afin d’aider les autres à entrer dans cette bergerie unique du Seigneur, au nom du Seigneur lui-même.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Merci Père Etienne pour ce commentaire tellement »pastoral ». Oui, l’Esprit souffle où il veut et quand il veut! Heureusement, car, avec notre tendance à nous prendre pour le nombril du monde, on aurait pu croire que l’Esprit était à notre service. Mais non, l’Esprit de Dieu fait merveilles et il nous travaille pour que nous ne fassions qu’un peuple, le peuple rassemblé par le Bon Pasteur, peuple de fils aimés du Père, peuples de frères, libres d’entrer et de sortir par la seule Porte, le Christ.Gloire soit rendue à l’Esprit qui a poussé des frères « venus d’ailleurs », pour devenir nos missionnaires, nos bons pasteurs. A l’exemple de l’Unique Pasteur, ils nous guident vers de verts pâturages et ils n’ont pas toujours la tâche facile. Vous en êtes, cher Père Etienne! Merci d’avoir dit « oui » à l’Esprit. Union de prières.

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