Sagesse 18, 6-9
Psaume 32 (33), 1.12, 18-19, 20.22
Hébreux 11,1-2.8-19
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12, 32-48
« Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. » Très beau résumé à la fois de ce qu’est la foi et de celui qui en est le modèle : Abraham, et par ricochet, sa femme Sara. Cette affirmation de l’auteur aux Hébreux exprime plusieurs critères qui relèvent de l’inconnu en matière de foi, le critère principal étant la confiance aveugle soutenue par l’espérance. Abraham « partit sans savoir où il allait. » Rien de plus absurde humainement parlant, que d’obéir sans connaitre les implications d’une obéissance qui vous mène là où vous l’ignorez.
« Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique», alors que c’est d’Isaac qu’Abraham reçut la promesse d’être le Père d’une multitude. Ici encore, humainement parlant, Abraham fait dans l’absurde, car comment sacrifier ce qui nous garantit une prospérité dans l’avenir ? La réponse est simple : selon la logique d’Abraham, Dieu est à l’origine de la promesse, et c’est aussi Dieu qui réalise cette promesse en offrant à Abraham et à Sara un fils du fond de leur vieillesse. Alors, s’il y a une absurdité, elle viendrait de Dieu lui-même, pas d’Abraham qui n’est à l’origine, ni de la promesse, ni de l’existence d’Isaac son fils. Pour Abraham, il ne fait aucun doute que la promesse d’une descendance nombreuse et la demande de Dieu de sacrifier Isaac sont deux choses contradictoires. Dès lors, si Dieu le mène sur des chemins de l’inconnu et de l’incompréhensible, c’est qu’il y a une raison valable. Et la suite nous la connaissons ; Dieu empêcha le sacrifice d’Isaac, et par là, il mettait désormais fin à tout sacrifice humain. Par son obéissance à Dieu, Abraham sut apprécier à sa juste valeur la qualité des épreuves : les hommes mettent leurs semblables à l’épreuve en vue de leur échec, Dieu met Abraham à l’épreuve afin de vérifier la qualité de sa foi en vue de son bonheur. Et si « la foi est une façon de posséder ce que l’on espère », alors, ce qu’on espère n’est pas encore acquis. La foi est donc le stimulant de ce vers quoi notre espérance est fixée.
Grâce à la foi, à l’exemple d’Abraham, nous devons être capables de lire les signes des temps à la lumière de la volonté de Dieu et non pas seulement de nos appréhensions. Le chrétien est celui qui croit que, de l’impossible humain, Dieu rend tout possible. Tout est question de foi !
Pata KANGUE, CSSp
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Merci Père Etienne, de » bouster » ainsi notre foi par votre belle homélie. En effet, nous sommes loin de ressembler à Abraham et nous raisonnons la plupart du temps avec la logique humaine. Rarement nous pensons que Dieu a la sienne. D’où, nous mettons bien des freins à notre saut dans la confiance, à notre foi.