Au service du Seigneur – Homélie du Mardi de la 14è semaine du Temps ordinaire, 07.07.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Osée 8, 4-7.11-13
PSAUME –113b (115), 3-4, 5-6, 7ab.8, 9-10) «Peuple de Dieu, mets ta foi dans le Seigneur.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9, 32-38

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Certains de nous se souviennent sans doute de cette phrase dont s’est inspirée la célèbre prière pour les vocations, prière méditée quotidiennement dans de nombreuses communautés et maisons de formations religieuses. Il fut un temps où notre église pouvait se passer de cet appel à la vocation, tant les envoyés de Dieu étaient aux confins de la terre et assuraient bien leur rôle d’évangélisation. En réalité, en demandant de prier pour l’envoie des ouvriers à la moisson de son Père, le Christ Lui-même avait déjà prié ; ce qui a donc justifié l’abondance en la matière au long de l’histoire de la mission de l’église qui, à son tour, prend son fondement et ses objectifs dans la vie du Christ.

Cette vie du Christ se résume dans sa grande partie à la libération de l’être humain dans son ensemble. Les textes de l’évangile nous donnent l’impression que Jésus a passé la majorité de son temps à expulser les démons, mettant à jour la situation malheureuse du monde éternellement assujetti au mal. Les multiples exorcismes du Christ nous donnent aussi l’impression que la libération du mal dans le monde est une condition préalable à notre bien-être au point de susciter la pitié du Christ : « Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger », alors que les foules ne voient en l’action du Christ que le caractère spectaculaire qui fait naître une admiration en marge de la présence de Dieu dans le monde. Ce monde sourd à l’écoute de la parole de Dieu et muet face à son devoir d’évangélisation est bien le nôtre ; coincés entre les racines de notre éducation chrétienne reçue, et la difficulté de sa mise en pratique, nous réservons rarement de place à Dieu dans nos vies ; c’est l’image du possédé sourd-muet, reflet de notre humanité qui a besoin d’être exorcisée.

La démarche de Jésus suit une fois de plus l’itinéraire pédagogique du maitre qu’Il est : préparer l’homme à entrer dans le projet de Dieu. Il nous faut être bien dans notre peau et dans notre esprit pour annoncer le Seigneur qui nous appelle à sa moisson. Aucun monde, aucun homme malade, et de surcroit possédé du démon du sourd-muet ne peut ni entendre Dieu, ni le proclamer s’il n’est au préalable libéré de son état.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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