L’unité conjugale. – Homélie du Vendredi de la 10è semaine du Temps ordinaire, 12.06.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du premier livre des Rois 19, 9a.11-16
PSAUME –26 (27) «C’est ta face, Seigneur, que je cherche.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5, 27-32

Il est aisé de comprendre l’évangile du jour en deux parties : la première c’est la suite de la relecture du décalogue (les dix commandements), et la deuxième consiste en la relecture de la jurisprudence sur la question de la répudiation ou divorce, car l’article sur la répudiation ne fait pas partie du décalogue de façon explicite.

Nous avons vu hier que la colère faisait partie de notre ADN, et qu’en raison de notre nature humaine, c’est presqu’un exploit de s’en débarrasser. La convoitise n’est pas exempte non plus. En effet notre regard nous permet d’appréhender le réel et ce qui nous entoure et il n’ya rien de mal à cela si tout reste dans les règles de la sainteté. Or, ce regard suscite des envies, des jalousies et même de la convoitise et devient de ce fait objet de notre condamnation. La première partie de notre évangile semble nous dire que c’est à cause de notre convoitise que nous nous rendons coupables devant Dieu. Le problème est en réalité plus profond ; il concerne la mise en garde contre l’adultère dont la convoitise est la cause. Jésus réunit deux commandements du décalogue en un seul : le sixième commandement «  tu ne commettras pas d’adultère » et le neuvième « tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin » ; l’un peut être la cause ou la conséquence de l’autre suivant les circonstances. Seuls les grands esprits qui développent l’art de la gestion des pulsions peuvent échapper à la mise en garde du Christ  « Eh bien ! Moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. » À défaut de reculer d’un pas en arrière, il faut tout simplement avoir peur d’une telle affirmation. En marge du regard extérieur qui serait la cause de la convoitise vis-à-vis d’une femme mariée, il ya la responsabilité de l’époux qui est mise à l’épreuve.

« Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. » Le mari est garant de l’unité conjugale et ne saurait la galvauder sous des prétextes fallacieux. Il est du devoir de tout mari de protéger le foyer conjugal contre toute fracture en protégeant sa femme. Le Christ remet à jour la sacralité de l’alliance au-delà d’une jurisprudence dont les hommes se servaient déjà pour justifier des répudiations à tout vent. Une femme répudiée pour des raisons non fondées, reste épouse de son mari par les liens indestructibles de l’alliance. Il appartient donc aux autres hommes de se discipliner devant les exigences édictées par la convoitise.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Belle méditation à une époque ou pour un oui ou pour un nom, les familles se décomposent avec les suites douloureuses que nous connaissons, surtout lorsqu’il y a des enfants. Jésus va plus loin encore . Il ne se contente pas de dénoncer un passage à l’acte, mais il remonte à la source: le désir de l’homme ou de la femme lequel , si on le laisse s’emballer comme un cheval fou, conduit tout droit à un point de non-retour.  » On vous a dit…moi je vous dit! » Les mises en gardes de Jésus nous invitent à ne pas rester à la surface de nos émotions, de nos désirs faussés, mais de creuser au fond de notre coeur pour y retrouver la source vive qui purifie, qui désaltère et nous aide à répondre à notre commune vocation à la sainteté. Et cela, dans le mariage , mais aussi dans d’autres états de vie.Aimer c’est renoncer! Dur dur!
    Merci père Etienne de nous aider à comprendre ce à quoi le Christ nous appelle.

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