« Le Dieu de la grâce.»-Homélie du 4è  Dimanche de Carême C,  27.03.2022  

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Josué 5, 9a.10- 12

PSAUME – 33 (34), 2-3, 4-5, 6-7

2 Corinthiens 5, 17-21

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15,1-3.11-32

« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux !  Il n’ya rien de plus beau que de faire bon accueil à ceux qui en ont besoin. Et de plus, nul ne peut se passer volontairement d’un bon accueil, même si ses conditions de vie le lui permettaient. Cette considération va de soi, même pour les pharisiens et les scribes, car l’objet de récriminations en lui-même exprime la dénonciation d’un bien-être dont jouirait les pécheurs qui, soit ne sont pas des fils d’Israël, soit le sont, mais ne respectent pas la loi de Dieu transmise par Moïse. Dans les deux cas, ils ne sont pas dignes de recevoir un bon accueil parce qu’ils sont loin d’être des fils de Dieu selon la norme. Ne pas être fils du Père ou plutôt, de Dieu selon la norme, voila justement ce qui fait problème dans cet évangile. 

Le Dieu d’Israël est un Dieu saint dont la sainteté s’étale à tous ses élus et Moïse en a fait l’expérience le premier jour sur la montagne, dans l’épisode du buisson ardent. Les pharisiens qui sont soucieux de cette sainteté par l’observance stricte de la loi de Dieu, ne tolèrent donc pas cette incompatibilité que Jésus exprime ; Lui le saint Fils de Dieu, se « mélange » aux pécheurs. La parabole du fils prodigue vient donc montrer à quel point Dieu ne fait pas de différence entre les humains. Bien qu’ayant des caractères différents, les deux fils du Père dont il est question dans cette parabole, manifestent un point commun ; l’esprit de calcul. Chacun est à la recherche du bien-être auprès du Père. Le fils cadet, recherche le pardon, et le fils aîné la reconnaissance de sa « fidélité ». Le Père quant à lui, donne à chacun selon ses attentes. Il accueille le fils cadet sans même écouter son acte de repentance, et il répond au fils aîné par un élément de fait : «  tout ce qui est à moi est à toi ». Moralité de l’histoire : Dieu n’offre pas de salut sur la base du mérite, mais de la grâce.

C’est effectivement la grâce de Dieu que l’Eglise enseigne, ouvrant les portes à tous, convaincue que nul n’a le monopole du salut, ni les chrétiens qui pensent détenir les clés de la fidélité à Dieu, dont l’attitude à l’égard des autres est parfois tout, sauf accueillante et fraternelle, à l’image du fils ainé de la parabole,  ni ceux qui, pour des raisons diverses, reviennent dans ce corps mystique du Christ qu’est l’Eglise, après s’y être éloignés, à l’image du fils cadet. Tous, nous avons droit à l’accueil commun et à la grâce commune. 

Pata  KANGUE, CSSp

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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Ni le fils aîné, ni le cadet ne connaissent le Père. Et nous non plus. Nous calculons souvent nos mérites au lieu d’accueillir humblement l’amour miséricordieux du Père qui seul nous sauve. Grand merci à vous, Père Etienne, de nous le rappeler er de nous aider à le méditer pendant cette semaine.

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