La grâce du Seigneur – Homélie du Vendredi de la 3ème semaine de Pâques, 01.05.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Livre des Actes des Apôtres 9, 1 – 20.
PSAUME – 116 (117)  « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile!»
Evangile de  Jésus-Christ selon saint Jean 6, 52-59

« Cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations, des rois et des fils d’Israël. » Notre rencontre avec Dieu n’est jamais le fruit du hasard, leçon de la rencontre d’hier entre le diacre Philippe et l’eunuque éthiopien.  Leçon de Jésus  à Ananie au sujet d’un Saul (futur Paul) persécuteur des apôtres et qui ignore encore tout du plan du Christ dans sa vie. Saul est bien celui qui avait approuvé le meurtre d’Etienne, animé par le zèle excessif de défendre la Loi. Au service des grands prêtres qui s’opposent à toute idée de résurrection de Jésus, Saul est chargé de traquer et de ramener à Jérusalem tous les convertis au Christ en vue de leur condamnation. C’est en accomplissant son devoir de « justicier » que tout va basculer sur le chemin de Damas.

En réalité ce n’est pas le fait de persécuter les disciples qui est extraordinaire dans cette histoire, car des persécuteurs et des persécutions, il y’en a toujours et chacun de nous est la fois auteur et victime selon les circonstances. C’est plutôt le Christ qui nous surprend à tel enseigne  qu’Ananie lui-même lui rappelle  la raison de la présence de Saul dans les environs « Il est ici, après avoir reçu de la part des grands prêtres le pouvoir d’enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom », comme si Jésus ne le savait pas. Comment peut-on faire la paix avec celui qui nous persécute au point de lui confier la responsabilité de témoigner de notre vie ? Personne ne comprend ce qui se passe, ni Saul qui ne sait pas qui lui parle  « Qui es-tu Seigneur ? », ni Ananie qui dit avoir « beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu’il a fait »  subir aux fidèles du Christ à Jérusalem. Cependant personne des deux ne résiste à la volonté du Christ. Ananie est rassuré par le fait qu’il reçoit sa mission de Celui qui accorde sa grâce aux bons et aux méchants, et Saul est rassuré par l’Esprit du Seigneur qui lui redonne la vue, c’est-à-dire la découverte de Jésus-Christ  à travers Ananie. L’un des paradoxes de notre foi est de penser faire du bien alors qu’on fait du mal aux autres au nom de Dieu, et Saul vient de se rendre compte de cette réalité. Voilà comment Jésus nous plonge dans la confusion, nous montrant ainsi que nous ne sommes pas assez forts pour comprendre sa logique, encore moins son langage.

Du langage du Christ il en est question dans l’évangile. Aux juifs qui pensaient que Jésus les transformait en anthropophages en leur proposant sa chair à manger et son sang à boire, le Seigneur répond par la nécessité d’accueillir la grâce de Dieu à travers la recherche de la vie éternelle. Et en ce jour de la fête du travail, le Christ nous offre le Pain de vie, objet de tous nos durs labeurs. Ainsi, dans la célébration quotidienne de l’Eucharistie, nous célébrons la fête du travail des fruits de nos mains et de la grâce du Seigneur.

Bonne fête du travail tout de même en ce temps de confinement, bonne fête du Pain de vie !

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cet article a 4 commentaires

  1. Sylvie Mireille

    Merci père . ah oui! « Nous ne sommes même pas fort pour comprendre la logique de Dieu encore moins sons langage » la pandémie qui engendre le confinement nous renverse et nous paralyse. Seigneur ouvre nos yeux de notre coeur, que nous puissions découvrir et comprendre le message qui s’y cache …

  2. Augustine Bakop

    Bonne fête du travail à tous dans l’amour du Christ.
    Merci mon père,

  3. Hubert

    ‘Penser faire du bien alors qu’on fait du mal’ : nous sommes tellement souvent à côté de la plaque.

    Heureusement, Quelqu’un nous soutient, surtout quand nous n’y sommes pas du tout.

    Bonne fête de Saint-Joseph. travailleur (depuis 1955 signale mgr Pierre Jounel ).

  4. Thérèse Moreau

    Merci Père Etienne. Ce qu’il y a de désarçonnant avec le Seigneur, c’est que nous ne pouvons jamais rien prévoir. Il intervient dans nos vies et bouscule tout, absolument tout. Que faire, …sinon nous laisser faire par l’Esprit? le laisser prendre le gouvernail de nos vies pour qu’il  » guérisse ce qui est blessé, redresse ce qui est tordu , assouplisse ce qui est raide ». Pour le moment, c’est par la communion spirituelle que nous sommes nourris par le Pain de Vie. Que le Seigneur hâte le jour où nous pourrons le recevoir sacramentellement à nouveau. Oui, Père Etienne, bénissons Dieu qui nous donne le pain et le vin, fruits de la terre, du travail des hommes, des femmes et même des enfants…Encore merci.

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