La correction fraternelle – Homélie du Mercredi de la 19è semaine du Temps ordinaire, 12.08.2020 Année A

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Sainte Jeanne-Françoise de Chantal

PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Ézékiel 9, 1-7 ; 10, 18-22
Psaume 112 (113) «La gloire du Seigneur domine les cieux! »
Evangile de  Jésus-Christ selon saint Matthieu 18, 15-20

Commençons par la volonté de la victime à pouvoir chercher la sortie de crise : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » Tout pourrait s’arrêter là et la crise serait close si tout le monde y met du sien dans le désir mutuel  de réconciliation. Cette première étape est fondamentale car elle fait état de la maturité des deux frères, à l’abris de tout scandale et de tout bruit qui pourrait attirer l’attention des inconnus et des intrus. L’étape est assortie d’un espoir « S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » Il ne s’agit  pas d’une victoire glorieuse et malsaine, mais de celle qui exprime la joie de la réconciliation et celle d’une vie appelée à se poursuivre pour le bien de tous. Une telle démarche nécessite du courage et de l’humilité de la part de celui qui se sent offensé. Elle nécessite aussi de l’ouverture d’esprit et du sens de l’écoute de la part de celui qui doit accepter ses erreurs. La démarche est donc susceptible d’être vouée à l’échec si elle ne trouve pas une bonne réception. 

« S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. » Cette deuxième étape permet l’intervention des personnes neutres, parfois dotée d’une expérience de vie ; mais elle peut aussi être la source de frustrations de la part de celui qui est supposé l’accueillir et qui peut  trouver en cette façon de faire, une pression extérieure à laquelle il pouvait bien se passer. Notre esprit est souvent réfractaire à de telles initiatives à tel enseigne qu’elles deviennent une atteinte à notre liberté personnelle ; raison légitime souvent évoquée pour réfuter toute tentative de réconciliation afin de renforcer nos rancunes.

«  S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. » Tentative ultime au-delà de laquelle il n’y a plus rien à espérer des cœurs durs. Le Christ semble toucher le fond de l’entêtement humain. Le refus de réconciliation est donc synonyme d’un caractère intrinsèque du païen et l’église est considérée comme le lieu par excellence du sacrement de la réconciliation en Jésus-Christ pour le salut de tous.  Dans ce sacrement de réconciliation, chacun de nous est déjà artisan de paix et de cohésion familiale. Ces différentes démarches proposées par Jésus nous montrent qu’en matière de réconciliation, nous avons toujours du temps et des moyens nécessaires pour y arriver afin d’éviter d’être des hybrides spirituels, c’est-à-dire  chrétiens et paradoxalement païens.

Père  Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp​
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  1. Thérèse Moreau

    Il est vrai que cette démarche de tentative de réconciliation n’est pas facile: ni à accueillir, car nous sommes réfractaires aux remarques et peu enclins à nous remettre en question ( Par contre, nous nous trouvons aisément des excuses.), ni facile à faire, car nous pouvons craindre que la démarche soit mal interprétée , mal perçue, et fasse plus de mal que de bien. Pourtant, l’Evangile est clair, puisqu’il donne une place centrale à la Réconciliation en tant que sacrement du Pardon de Dieu, essentielle à l’agir chrétien.Impossible de se réclamer du Christ sans vivre la Réconciliation dans tous les domaine de notre vie.Merci Père Etienne de nous permettre d’aller au-delà de l’écrit pour mieux accéder à la fine substance de la Bonne Nouvelle.

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