Jérémie 20, 10-13
Psaume 68 (69)
Romains 5, 12-15
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10, 26-33
« Et moi je te prie, Seigneur : c’est l’heure de ta grâce ; dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi. » Cris d’un être en détresse, cris d’un désespéré qui reste tout de même convaincu que Dieu est son seul recours. Le psaume de ce dimanche est un psaume de supplication qui traduit un état de désespoir extrême dans lequel se trouve le psalmiste. C’est un psaume qui a le mérite de nous faire prendre conscience de notre faiblesse humaine, mais aussi de la reconnaissance de la puissance de Dieu dans les conditions les plus sombres de notre vie. Il éloigne toute prétention humaine qui tend à mettre de côté la présence de Dieu dans notre quotidien. L’homme doit beaucoup de choses à son créateur à qui il doit se référer en cas de soucis majeurs. Jérémie le sait très bien, puisqu’il se met dans la lignée de ce psaume, devant les dangers de sa mission de prophète : « Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste,
toi qui vois les reins et les cœurs, (…) c’est à toi que j’ai remis ma cause. » Ceci ne signifie pas qu’en tant qu’humains, nous ne pouvons pas solliciter l’aide de nos semblables, mais devant les pièges de ceux qui sont sensés nous aider à grandir et à nous épanouir, nous n’avons pas d’autre choix que de nous protéger en revenant vers Celui qui est à l’origine de notre vie : Dieu créateur du ciel et de la terre.
Ce choix de retour vers le Seigneur, lorsque nous sommes en situation de crise extrême, nous donne toujours raison, car Dieu finit toujours par répondre à nos cris sincères, justifiés par notre foi. Aussi bien le psalmiste que Jérémie, tous deux confessent la grandeur de ce Dieu qui vient en aide à celui qui l’invoque en vérité. Jérémie invite l’univers à proclamer la grandeur du Seigneur : « Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants », et le psalmiste quant à lui, chante sa louange au Dieu qui est à l’écoute des humbles et des opprimés : « Vie et joie à vous qui cherchez Dieu !
Car le Seigneur écoute les humbles, il n’oublie pas les siens emprisonnés. »
La grandeur de Dieu est tellement élevée, à tel enseigne qu’elle surpasse la méchanceté des hommes. La peur des autres peut nous conduire à la peur de l’existence, au point de créer en nous le sentiment de replis par mesure d’autoprotection. Et en cela, le Christ nous rassure dans l’évangile de ce dimanche : «Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. » Si la méchanceté de certains d’entre-nous peut conduire à la perte physique des autres, la grâce de Dieu qui habite en nous par l’Esprit du Christ nous protège de plusieurs malheurs. Les cris de Jérémie et du psalmiste vers Dieu, sont le signe que, devant certaines situations humaines compliquées, la réponse de Dieu reste l’unique solution de sortie de crise à travers la prière constante, pratiquée dans la foi et l’espérance.
Pata KANGUE, CSSp
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