Homélie du 10è Dimanche du Temps Ordinaire B, 09.06.2024, « L’Esprit de Sainteté »

Genèse 3, 9-15

Psaume – 129  (130), 12-13.15-16ac.17-18
2 Corinthiens 4, 13-5,1

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 3, 20-35

Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. » Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

« L’Esprit de Sainteté »

L’évangile de ce jour nous ramène au fondement de notre vie chrétienne à savoir : rester exempt de toute impureté et de tout blasphème envers l’Esprit Saint, Esprit de Dieu. Jésus remet les choses à leur place et de façon ferme, devant les scribes qui font de Lui, le disciple de Beéelzéboul, le chef des démons: « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Que l’humanité ne comprenne pas l’identité du Christ, est une chose, mais que cette identité soit assimilée à la descendance du démon, est une conception bien plus grave que le déni de Dieu lui-même, car en Jésus habite l’Esprit de son Père, principe créateur de l’univers. C’est de cet Esprit Saint que fut conçu Jésus, selon les paroles de l’ange Gabriel à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. » (Luc 1, 34-35).  La sainteté du Christ préexiste donc à sa conception, c’est-à-dire que Jésus est Saint par nature, avant même sa conception, parce qu’il est Fils de Dieu, par l’Esprit Saint de Dieu. Le qualifier de démon est alors un péché irrémédiable contre l’Esprit Saint de Dieu qui est à l’origine de la nature divine du Christ. C’est pour cela que Jésus rappelle à l’ordre toute personne qui fait de l’Esprit de son Père, un Esprit de Béelzéboul : « Tout sera pardonné aux enfants des hommes, leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. »

Jésus veut tout simplement nous faire comprendre que son identité ne vient pas des humains, elle est intrinsèquement liée à son Père.

L’autre argument utilisée par le Christ est celui de l’absurdité de l’autodestruction qui stipule qu’il n’ ya rien de ridicule que de voir le diable s’expulser par lui-même : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? » même dans notre vie, nous ne pouvons pas être à l’origine de notre propre destruction, à moins d’être sous l’emprise des forces du mal qui nous poussent à la dérive. Ainsi, s’il est vrai que Jésus expulse les démons par la puissance de l’Esprit Saint, alors, il est plus fort que Béelzéboul, et plus fort que le mal.

Toute personne qui professe que Jésus-Christ est Fils de Dieu, professe de façon implicite qu’en Jésus repose la plénitude de l’Esprit Saint ; Lui, le Messie, dispose de cet Esprit à sa guise, et l’a transmis à ses apôtres le jour de la Pentecôte, afin que se perpétue l’œuvre de l’évangélisation. C’est toujours cet Esprit Saint qui, à travers les disciples du Christ, sanctifie le pain et le vin, qui deviennent Corps et Sang du Christ. C’est ce même Esprit qui soutient et maintient le Corps mystique du Christ qui est son Eglise. Celui qui contrarie cet Esprit Saint ne peut donc pas être chrétien : le véritable chrétien invoque l’Esprit Saint afin d’obtenir ses sept dons que sont : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. Aucun de ces dons ne peut nous pousser au péché de l’impureté contre l’Esprit saint, et pourtant…il existe en nous cet autre péché contre l’Esprit Saint, qui nous est collé à la peau comme un second ADN : la diffamation. Etant donné que l’Esprit Saint habite en chacun de nous, nous diffamer les uns les autres, c’est diffamer cet Esprit Saint qui est en nous ; et puisque tout péché contre l’Esprit Saint est un péché irrémédiable, la diffamation est  un péché qui nous éloigne de l’Esprit de Sainteté.

Pata  KANGUE, CSSp

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