Fils de Dieu, saints de la terre. – Homélie du Jeudi de la 10è semaine du Temps ordinaire, 11.06.2020 Année A

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Saint Barnabé, Apôtre

PREMIERE LECTURE – Lecture du livre des Actes des Apôtres 11, 21b-26 ; 13, 1-3
PSAUME –64 (65) «Il est beau de te louer, Dieu, dans Sion »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5, 20-26

Saints de Dieu, nous le sommes tous, parce que nous sommes ses fils et nous croyons en lui, mais nous ne le sommes pas assez pour pouvoir échapper à son jugement. En effet au regard de l’évangile du jour, nous sommes tous imparfaits ; colère, insultes, divergences, voilà les caractéristiques qui font de nous des êtres sans cesse en croissance et en quête de perfection. Il semble donc que notre sort soit déjà scellé par le jugement de Dieu, tant que ces aspects nous collent à la peau, et Dieu seul sait qu’aussi longtemps que nous sommes des êtres humains, rien n’y fera.

Comment faire pour ne pas entrer en colère envers nos semblables ? Tant de situations justifient parfois notre malaise à côté de ceux qui nous entourent : incompatibilité d’humeur, intolérance, rancune. La colère est donc évidente et inévitable. Elle est souvent psychologiquement comprise comme un moyen d’expulser notre amertume. Jésus lui-même est entré en colère au temple, renversant les comptoirs des marchands qui transformaient la maison de son Père en une maison de commerce (Matthieu 21, 12-13). On a alors qualifié sa colère de « sainte colère », parce que venant du Fils de Dieu, elle avait pour but de rétablir l’ordre institué par son Père. Il semble donc que notre colère dépasse les limites de cette sainteté pour déboucher aux conséquences irrémédiables telles que les insultes dont les paroles échappent à notre maitrise. C’est donc ces conséquences que Jésus dénonce.

Rien de plus courant dans notre quotidien que d’insulter. L’insulte est même devenue pour certains d’entre nous, un moyen de s’exprimer. Certaines études de psychologie montrent que les adeptes des insultes souffrent d’une carence permanente qui est l’incapacité à pouvoir discuter de façon franche et fraternelle sans une agressivité. L’insulte serait donc l’expression extérieure de cette agressivité qui ne laisse aucune place aux autres. Revenons à la colère de Jésus ; elle n’était suivie d’aucune insulte à l’endroit des marchands au temple, mais de la mise au point relative au rôle du temple. Toute colère qui ne contribue pas à la mise au point d’une valeur normative est nocive pour tous. Alors le Christ nous propose la réconciliation fraternelle comme moyen d’échapper au jugement de Dieu : « Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui ». Ce chemin, c’est notre quotidien commun, c’est la vie que nous partageons. Elle nous donne le temps de nous réconcilier avant qu’il ne soit trop tard. Humains, nous le sommes, fils de Dieu, nous le sommes aussi, saints de la terre, nous le sommes également, mais assujettis à l’imperfection dont nous devons nous libérer.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Et voilà un beau mais difficile programme pour la journée et les jours à venir. Eviter la colère, la maîtriser, car ses conséquences peuvent être mortelles.  » celui qui se met en colère contre son frère est un meurtrier ( possible) ». Mais nous sommes invités à davantage: à la réconciliation et au pardon. Hum! Un peu dur, surtout à une époque où on est invité à libérer ses émotions
    Oui , Jésus a connu des moments de colère légitime.Mais il nous invite aussi à aller à Lui, car il est doux et humble de coeur et nous trouverons le repos pour nos âmes.Nos colères à nous, par contre, sont souvent générées par la dureté de notre coeur et la mauvaise maîtrise de nos émotions. Prions le Christ de nous donner un coeur tendre, semblable à son coeur, en ce mois de juin qui lui est dédié. Merci Père Etienne de nous « secouer » et de nous aider à ne pas nous faire d’illusions surnous-mêmes.

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