Et s’il suffisait seulement de prier… ? – Homélie du Vendredi de la 15è semaine du Temps ordinaire, 17.07.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Isaïe 38, 1-6.21-22.7-8
Cantique : Isaïe 38, 16 c «Seigneur, tu me guériras, tu me feras vivre.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 12,  1 – 8

Spectaculaire guérison que celle du roi Ezékias présentée dans la première lecture. Il est rare de trouver dans la bible, des rois qui font pénitence devant le Dieu d’Israël, exception faite du grand roi David qui ne se lassait jamais de faire pénitence pour les mêmes erreurs qu’il commettait de nouveau, au lendemain de la remise de sa peine par Dieu. Tout porte à croire que Dieu Lui-même avait fini par s’accommoder des frasques de ce roi qu’il avait fabriqué de toute pièce et de ses propres mains. C’est certainement au nom de cet amour envers David que le Seigneur décide de répondre à la pénitence du roi Ezékias qui est justement descendant de David, et il le laisse entendre de façon tacite  quand il envoie Isaïe « dire à Ézékias : Ainsi parle le Seigneur, Dieu de David ton ancêtre ». Cette simple évocation du nom de David suffisait d’avance pour rassurer Ezékias de sa guérison.

On peut négocier avec les hommes pour obtenir un sursis, mais il n’existe aucun autre recours possible pour un homme à qui Dieu Lui-même a prédit la mort : « Ainsi parle le Seigneur : Prends des dispositions pour ta maison, car tu vas mourir, tu ne guériras pas» ; parole de Dieu à Ezékias dont la condamnation à mort était déjà scellée par sa maladie mortelle. En bon serviteur de Dieu, Ezékias se souvient qu’au-delà de la vie terrestre, il n’ya que l’auteur de la vie pour le maintenir vivant. Il arrive donc à retourner une situation de fatalité en rappelant à Dieu qu’en tant que roi, il l’a servi dans la fidélité sans jamais transgresser une de ses lois. Et comme il n’ya pas mieux qu’une pénitence pour faire comprendre sa situation de détresse à Dieu, Ezékias obtient du Seigneur ce qu’il lui demande dans la prière et la pénitence : « J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes. Je vais ajouter quinze années à ta vie », lui dit Dieu.

Dieu n’est pas sourd à la détresse de l’homme, à condition que ce dernier sache faire œuvre d’humilité devant la puissance du Seigneur, à condition aussi de vivre en parfaite harmonie avec les siens. La plaidoirie du roi Ezékias consistait à montrer que devant Dieu, la finitude humaine trouve une nouvelle raison de vivre et que face à une situation qui annule toutes les forces terrestres, il n’est pas déplacé de se retourner vers ce qui reste encore en nous d’espérance. La vie nous offre certes, une multitude de moyens pour nous sortir des situations complexes, mais il y a des situations dont les solutions résident en Dieu. Et s’il suffisait juste de prier Dieu pour susciter les effets de sa puissance dans notre vie ?

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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  1. Thérèse Moreau

    Oui, mais à condition de prier sans mettre Dieu au pied du mur, . Pour cela Jésus lui-même est le Maître de prière par excellence..Je me souviens que dans mon enfance et ma jeunesse, on nous apprenait à faire pénitence, surtout pendant le Carême, l’Avent, les veilles des dimanches des 4 temps( avant la réforme liturgique de VaticanII) et les vendredis. Puis on a utilisé un autre langage d’autres formes de pratique, car on finissait par croire que nous étions les propres et seuls acteurs de notre salut grâce à nos performances spirituelles. Autrement dit, on en sortait bien sans Jésus pour nous sauver. Je crois que cette mentalité persiste à certains endroits. On avait peut-être oublié que l’humble confiance en la miséricorde du Père, la foi inconditionnelle en son Fils qui nous sauve, et la puissance de l’action de l’Esprit-Saint en nous, si nous voulons bien l’accueillir
    sont l’essentiel de notre vie spirituelle. Eh oui, en fin de compte, seule l’humble prière est l’attitude adéquate,quelles que soient les situations que nous vivons. Merci Père Etienne.

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