Christ sur nos chemins – Homélie du Mercredi dans l’Octave de Pâques, 15.04.2020 Année A

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Première Lecture :- Lecture du livre des Actes des Apôtres 3, 1-10
PSAUME 104  «Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24, 13-35

« Reste avec nous ! » Célèbre invitation faite au Christ ressuscité par les disciples d’Emmaüs qui n’imaginaient pas un seul instant entrain de faire preuve de charité envers Dieu. Voilà qu’un simple désir de partager leur toit avec un compagnon inconnu, leur vaudra d’être comptés eux aussi parmi les privilégiés de la résurrection du Seigneur. Jésus apparait  sur ce chemin d’Emmaüs, dans un moment de déception jamais connue de l’histoire humaine : la mort de l’espérance de tout un peuple, causée par la mort de ce prophète qui était pourtant « puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. »

Il n’ya rien de plus désagréable et de plus insupportable qu’une déception, parce qu’elle vous brise littéralement et s’envole avec une partie de vos attentes et de votre joie d’exister : « Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël » Ce sentiment qu’expriment ces disciples sur le chemin d’Emmaüs, est inhérent à chacun de nous dans des circonstances similaires. Plus qu’une déception, il est aussi l’acceptation de la réalité selon laquelle, Dieu n’est pas toujours assujetti à nos humeurs et à nos volontés parfois en opposition de phase avec son projet de salut « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »  Il n’est surement pas indiqué de nous parler de souffrance du Christ, nous, dont le Christ est le secours ultime. Et comme les disciples d’Emmaüs, un sauveur qui souffre et qui meurt sans avoir résolu nos propres souffrances à nous, n’est certainement pas celui qui nous convient. Mais cette vision relative à note finitude est le fruit de notre ignorance, car  Jésus parle de souffrance qui se solde par l’entrée dans la gloire de son Père tandis que notre regard vers Lui s’arrête à la souffrance humaine liée aux besoins immédiats. Ce qui nous empêche de reconnaître le Christ qui chemine avec nous tous les jours. Il nous faut donc encore plusieurs miracles de Jésus dans nos vies, pour que nous reconnaissions sa présence permanente dans nos multiples combats dont les victoires la plupart du temps, sont attribuées à nos seules forces.

Le mérite des disciples d’Emmaüs est d’avoir reconnu Jésus, après une longue marche partagée sur le chemin de leurs regrets et après la fraction du pain certes. Toutefois, cette lenteur à le reconnaitre n’a rien enlevé à la joie des retrouvailles : Jésus est la joie de notre désespoir, un peu comme cet infirme guéri par Pierre devant le temple ; désespoir parvenu à des limites au-delà desquelles, nos forces humaines ne peuvent plus rien faire.

« Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu », joie plus encore pour ceux qui le reconnaissent !

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp.
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Cet article a 4 commentaires

  1. M.France

    Merci Jésus

  2. ‘Je tourne la tête de tous les côtés
    Je cherche un miracle
    Et je trouve un poème
    C’est peut-être le miracle
    Que je cherchais’
    Pierre Albert-Birot, Graines, 1965, cité par Robert Sabatier, la poésie du vingtième siècle, 2, révolutions et conquêtes, Albin Michel 1982, p. 167.

  3. Augustine bakop

    Amen mon père !
    Joie pour ceux qui croient toujours en lui malgré toutes les difficultés insurmontables de la vie.
    Gloire à toi seigneur Jésus.

  4. Thérèse Moreau

    Merci, Père Etienne, pour cet accompagnement spirituel. Vous nous entraînez vraiment à cheminer sur la route de Pâques et vous nous donnez le goût de la Parole de Dieu, spécialement en ces moments difficiles.
    Que le Seigneur vous le rende en Joie!

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