Christ, chemin vers le Père – Homélie du Vendredi de la 4è semaine de Pâques, 08.05.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – livre des Actes des Apôtres 13, 26-33. 
PSAUME –2  « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré »
Evangile de  Jésus-Christ selon saint Jean 14, 1-6

Il n’y a dans la prédication de Paul, ni l’expression d’une honte pour avoir trahi ses anciens amis persécuteurs en devenant apôtre du Christ, ni l’expression d’une rancune envers ses anciens compagnons de route qui ont encore du mal à croire en Jésus. Il y a tout simplement la voix d’un homme saisi par le Christ lui-même pour annoncer aux nations le vrai sens des Écritures ; et en matière de connaissance des Écritures, personne ne dira de Paul qu’il est un ignorant, même pas les grands prêtres, chefs des synagogues qui doivent plutôt être étonnés de son revirement inattendu et jamais imaginé. En politique, on aurait parlé de revers de médaille de la part de Paul, pour expliquer ce genre de volte face, mais l’annonce de l’évangile n’est pas une affaire de politique.

« Vous, frères, les fils de la lignée d’Abraham et ceux parmi vous qui craignent Dieu, c’est à nous que la parole du salut a été envoyée. » Rien de personnel donc qui vaille la peine d’admirer les mérites de Paul ou son intelligence à parler du Christ ressuscité. Il s’inscrit dans la liste de ceux qui craignent Dieu et qui ne peuvent donc ne pas professer son Fils Jésus, réalisation de la promesse du Père pour le salut du monde. Et pour ceux qui doutent encore, Paul va même citer le psaume 2 du jour « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » En rappelant  la voix du Père à son fils lors de son baptême au Jourdain par Jean le Baptiste (Luc 3, 22), ce psaume dit aussi l’origine de Jésus, qu’est la maison de son Père dans laquelle chacun de nous a sa place.

Si l’on a longtemps fait de reproches à la foi chrétienne, c’est justement au sujet de l’aboutissement de notre croyance qui, pour certains, n’offrait aucune issue au-delà de notre vie terrestre. Notre rationalisme contemporain n’est pas le premier à spéculer dans ce sens. Même les apôtres avaient du mal à trouver le point de chute de leur foi en leur maître devant les conséquences que pourrait engendrer sa mort: « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » lui demande Thomas. Ce n’est pas trop demander au Christ que de chercher à être rassurés par notre foi. Ce n’est pas non plus trop lui demander que de vouloir comprendre où nous mène cette foi, c’est tout le droit légitime que nous confèrent nos peurs et nos angoisses; mais cela doit se faire par des prières qui n’obligeraient pas Dieu à nous donner une récompense comme quote-part  de notre adhésion à sa Parole, mais plutôt comme des créatures assoiffées d’éternité en ce Jésus qui nous dit : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. thérèse Moreau

    Notre condition humaine ( et pécheresse) nous fait souvent buter sur des questions, des doutes, des souffrances auxquelles personne n’échappe. Et c’est là que le Christ attend notre confiance inconditionnelle en sa Parole , en sa Personne. Au-delà de nos peurs et angoisses, à travers elles, Il nous invite à le reconnaître et à l’accueillir comme le seul Chemin ( qui aboutit à la véritable et seule destination de notre vie: le Père), la Vérité ( la seule) et la Vie ( l’éternelle). Merci, cher Père Etienne de nous rappeler sans cesse à notre tâche essentielle.

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