Première Lecture :- Lecture du livre de la Sagesse 12, 13.16-19
Psaume 85 (86) «Toi qui es bon et qui pardonnes, écoute ma prière, Seigneur.»
Deuxième Lecture : Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8, 26-27
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13, 24-30
Publié sur le sol grec en langue locale, mais par un juif d’Alexandrie, le livre de la sagesse a été conçu pour transmettre aux générations la foi juive reçue de la tradition des pères. Or ceux qui le lisent en premier, sont imprégnés de la tradition grecque parce qu’ils vivent dans ce milieu, attirés par la philosophie qui enseigne la sagesse de la vie. Ils y sont aussi parce que c’est probablement leur lieu de naissance, un peu comme certains d’entre nous, séparés de leurs racines, parce que nés en terre étrangère. Sur cette terre grecque, toutes les conditions sont remplies pour que les jeunes soient en perpétuelle recherche de la sagesse suprême, et ceci à travers l’exercice de l’intelligence humaine. Or pour les juifs, Dieu est principe et moteur de tout ce qui vit dans l’univers. C’est le but de ce livre qui a pour objectif de faire savoir à tous, que Dieu seul a les secrets de la vraie connaissance et de la vraie sagesse qu’il n’accorde qu’à ceux qui ont le cœur pur. L’auteur du livre de la sagesse faisait déjà savoir ce que dira le Christ plus tard, à savoir que les savants et les intellectuels scruteront sans cesse l’univers, mais seuls les humbles ont accès à la connaissance et aux secrets de Dieu : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Matthieu 11,25). Dans le texte d’aujourd’hui, le sage nous présente deux aspects du visage de Dieu : sa puissance et sa bonté.
« Toi qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement ». Il n’ya pas d’autre façon de s’émerveiller devant la puissance et la bienveillance du Seigneur. En effet si Dieu est indulgent envers l’homme, c’est justement parce qu’il est le puissant au-dessus de tout. Les deux aspects sont intimement liés à la personne du créateur. C’est ce que dit l’évangile de ce dimanche. Ce Dieu de miséricorde donne du temps à l’ivraie de se rendre compte que sa place ne se trouve pas dans le champ ; Dieu nous donne le temps de nous débarrasser du mal qui est en nous, mais puisque nous n’en sommes pas capables, il vient au nom de sa puissance, retirer ce mal qu’il n’a pas semé. La gloire de Dieu a toujours été de voir l’homme s’affranchir de l’emprise du mauvais, mais si l’humanité n’est pas capable de vaincre le mal, le jour viendra où Dieu Lui-même mettra fin à ce monde de haine au moment opportun : « au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier. »
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp.
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L’attitude de Dieu nous réconforte et nous invite en même temps à une grande vigilance. Il ne s’agit pas pour nous de nous dire: bah, après tout, tout finira bien et à la fin, nous serons les grands vainqueurs, puisque le Tout-Puissant s’occupe de tout.
Loin d’être une marque de confiance en vers Dieu, ce comportement serait une mécompréhension et une totale désinvolture vis-à-vis de Dieu.D’autant plus que nous avons la fâcheuse tendance de nous placer du côté du bon grain et de considérer les autres comme l’ivraie alors que les deux sont bien entremêlés au plus profond de nos coeurs.Que l’Esprit nous aide à prendre soin de notre coeur, à ne faire aucune concession au semeur d’ivraie, à nous laisser travailler, cultiver et soigner par le Christ, c’est lui le Sauveur, l’Envoyé du Père, pour nous arracher au mal et au péché dans lesquels nous nous complaisons, parfois malgré nous. Merci Père Etienne.