PREMIERE LECTURE – Livre des Actes des Apôtres 8, 26 – 40.
PSAUME – 65 (66) « Acclamez Dieu, toute la terre !»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6, 44-51
Un Ethiopien « venu à Jérusalem pour adorer». Le statut et les origines de cet eunuque surprennent tout de même. S’il est vrai que l’Ethiopie est située en Afrique, le diacre Philippe serait-il donc le premier évangélisateur des africains ? Soit…!
Jérusalem représente à elle seule dans ce texte, l’Ancien et le Nouveau Testament. L’Ancien Testament parce que l’eunuque semble bien connaître la Loi transmise par Moïse, car il revient du pèlerinage et ne ressemble nullement à un païen. C’est bien un croyant proche des juifs dont il pratique la culture et la religion. Sur le chemin du retour dans son char, il lit le prophète Isaïe, texte qu’il a certainement reçu lors de son séjour à Jérusalem et voilà que poussé par l’ange, Philippe atterrit dans ce char avec la question essentielle : « Comprends-tu ce que tu lis ? » il ne suffit donc pas de lire la bible, il faut comprendre ce que Dieu nous dit et ce qu’il attend de nous. « Et comment le pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? » répondit l’eunuque. Cette « question-réponse » de l’eunuque ne veut pas dire qu’il est illettré, il est loin de l’être car, on ne peut pas être administrateur des trésors de sa Majesté la Reine et être dépourvu de sagesse et d’intelligence, mais là, il s’agit de l’intelligence des Ecritures et non des biens matériels. A chacun son domaine de compétence sur cette terre. « Alors Philippe prit la parole et, à partir de ce passage de l’Écriture, il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus ». C’est là que s’ouvre pour notre pèlerin le Nouveau Testament, c’est-à-dire la nouveauté de Dieu dans sa vie de foi. Dans cette nouveauté, il comprend finalement le vrai sens de son pèlerinage à Jérusalem où les prêtres lisaient les textes annonçant la libération du peuple par un messie, serviteur du Seigneur. Dans cette nouveauté aussi, Dieu l’invite, comme il invite chacun de nous à aller plus loin dans notre foi, à la découverte de Jésus-Christ. Et comme par miracle, ce char arriva près d’un point d’eau et une fois encore, l’eunuque sollicite Philippe par une question : « Voici de l’eau : qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Pris au piège de sa mission d’évangélisateur, « Philippe baptisa l’eunuque. »
Rien n’arrive au hasard dans notre rencontre avec Dieu. Elle obéit à un but et Jésus le fait savoir à la foule : « Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même», traduction, par l’Esprit de Dieu. Et ce récit ressemble à un tableau qui donne à rêver par un « happy end » où chacun trouve son compte : Philippe d’une part, satisfait d’avoir accompli sa mission et appelé à la poursuivre ailleurs, l’eunuque d’autre part, désormais rempli de l’Esprit Saint, et repartant tout joyeux au palais. Tout se passe comme si nous finissons toujours par nous rencontrer à la croisée des chemins du Christ, pain de vie descendu du ciel pour nourrir et remplir chacun de nous de la sécurité et de l’espérance devant l’inconnu que nous réserve la vie. Et quelque soit notre diversité, chacun a toujours quelque chose à donner à l’autre au nom de Jésus, dans un esprit fraternel et de service.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Bien dit, cher Père Etienne! Dieu lui-même arrive à ses fins et nous instruit lui-même, Il nous fait comprendre sa Parole. Mais attention, cela ne signifie pas qu’il suffise d’ouvrir l’Ecriture et de laisser libre cours à notre imagination ou à notre interprétation étriquée ( que l’on a parfois tendance à confondre avec le Saint-Esprit). Il est indispensable de lui demander, à l’Esprit, de nous ouvrir à son action et d’être attentifs à l’enseignement qu’Il nous donne lui-même. Et pour cela, l’Esprit se sert aussi du Père Etienne qui nous rejoint dans notre char pour nous demander: »Comprends-tu ce que tu viens de lire? » Merci.