PREMIÈRE LECTURE – livre du prophète Isaïe 50, 4-7. PSAUME – 21 (22), 2, 8-9, 17-20, 22b-24
DEUXIÈME LECTURE – lettre de saint Paul aux Philippiens 2, 6-11
Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Matthieu 26, 14-27, 66.
La liturgie de la messe des Rameaux s’ouvre toujours par l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem ; la foule scande la gloire de Dieu en bénissant celui qui vient au nom du Seigneur. Les attentes semblent être comblées par Dieu au milieu de son peuple. Ce tableau bien que glorieux, est malheureusement de courte durée, car la liturgie de ladite messe continue par le long processus de l’arrestation du Christ jusqu’à sa mort, comme si la joie avec le Christ ne durait que l’instant de notre extase.
La célébration des rameaux et de la passion de notre Seigneur dévoile notre identité ramenée à la simple expression de la recherche d’un Christ donneur de joie, ôtant tout malheur et toute souffrance, à la manière de ce serviteur souffrant dont parle la première lecture. L’évangile de la passion donne malheureusement l’impression de mettre fin à cette joie, pour tout homme de notre ère, qui veut suivre le Christ. Aucune place pour ceux qui, priant Dieu jour et nuit, pensent être à l’abri des misères quotidiennes du monde de la même manière que la personne du Christ ne l’a pas empêché d’être en proie à la tristesse devant la mort à venir. Il se retrouve tout seul, face à son Père et Notre Père, dans une prière qui exprime la fragilité d’un Dieu devenu homme parce que jugé par les hommes : «mon Père s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi tu veux. » Rien n’y fait, le silence du Dieu-Père va contraindre le Fils une deuxième fois à la prière « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! », puis une troisième fois nous dit Matthieu, « Jésus répéta les mêmes paroles ». C’est là précisément que se construit le destin de l’humanité remise entre les mains du Fils de Dieu. Sans aucune réponse de son Père sinon que celle de l’accomplissement des Ecritures, le Dieu fait homme redevient Dieu tout simplement, c’est-à-dire, Fils de l’homme livré aux mains des pécheurs. Tout d’un coup, l’arrestation de Jésus entraine avec elle le silence de cette foule immense de Jérusalem ; plus un chant, plus un cri ! Mêmes ses propres disciples prennent du large, le laissant à la merci du jugement du monde, de chacun de nous, prêt à condamner ce Dieu qui n’est plus source de joie, ni de bonheur, encore moins de gloire, et qui répond peu ou pas du tout, au moment où nous avons le plus besoin de Lui.
Dans le contexte humain qui est le nôtre, contexte dans lequel s’est faite l’incarnation du Christ, seul le Fils de l’homme, après avoir prié son Père maintes fois, peut comprendre la volonté de Dieu et la mettre en pratique.
Oui, Notre Père qui es aux cieux, que seule ta volonté soit faite et non pas la nôtre!
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
Merci pour ce repas spirituel en ce temps de confinement mon pére.
Excellent dimanche des rameaux.
Que ta volonté soit faite Seigneur….
Merci mon père …
Merci Etienne.
Merci bien pour cette homélie. C’est très édifiant. Que le seigneur tout nous garde et nous accompagne au cours de cette semaine sainte. Amen
Merci Père Etienne, pour ce commentaire si profond! Il interpelle notre foi ! Nous sommes plus enclins à dire: que ma volonté soit faite. Mais la volonté du Père nous bouscule, et met à mal les idées que nous nous faisons de la vie chrétienne.Nous résistons sans cesse à la volonté du Père parce qu’elle contrarie notre nature pécheresse. Merci de nous rappeler l’essentiel.
Merci beaucoup à vous tous de votre visite, le blog est en expérimentation et sera fourni progressivement.
Que Dieu protège chacun de vous en cette période de confinement!
Excellent début de semaine sainte.
Pata KANGUE
Merci père pour l’enseignement.