PREMIERE LECTURE – Lecture du livre de Qohèleth 1, 2-11
Psaume 89 (90) « D’âge en âge, Seigneur, tu as été notre refuge ! »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9, 7-9
« Vanité des vanités, tout est vanité ! » Nous répétons sans cesse cette phrase sans en connaitre l’auteur. Il s’agit bien de Qohèleth, auteur biblique célèbre, dont les écrits pleins de sagesse ont contribué à ramener sur le droit chemin, une génération en perte de valeurs. « Vanité des vanités, tout est vanité ! » Loin d’être l’expression d’un déterminisme fondé sur la résignation face au cycle permanent des événements de la vie, c’est plutôt le constat d’une réalité : celle selon laquelle l’univers est ordonné par un principe fondamental qui a créé, et qui donne l’être et le mouvement à toute chose, de telle sorte que notre salut est compris dans les limites de la grâce de Dieu.
« Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil. » Qohèleth ne nie pas l’évolution de l’histoire de l’homme, encore moins sa capacité à donner un sens à sa vie. Il rappelle juste l’origine de l’existence et son bien fondé. L’origine de l’existence nous est présentée dans le récit de la création tel qu’exposé par le livre de Genèse. Dieu a d’abord créé toute chose en constituant l’univers selon une organisation propre, ensuite il a créé l’homme à qui il a soumis toute chose selon le psaume 8. La nature préexiste donc à l’homme avec toutes ses caractéristiques, faune, flore, climat (saisons établies qui se répètent à des moments spécifiques). Doté d’une intelligence, l’homme a la capacité de lire les signes des temps et de prévoir les éventuelles conséquences à venir, mais il ne créé pas une nouvelle humanité selon le schéma du livre de la Genèse. Il y vit à l’intérieur en y imprimant sa marque : progrès scientifiques, organisation des éléments selon les convenances de la vie quotidienne.
Vue sous cet angle, toute velléité de faire dans du zèle exacerbé se heurtera à la nature elle-même qui nous rappellera son rythme et ses lois. C’est certainement le problème actuel de notre monde. Le désir d’imposer à la nature une orientation qui n’obéisse pas aux objectifs de son créateur est à l’origine de nombreux bouleversements qui échappent à l’emprise de l’homme. Si Dieu a mis toute chose aux pieds de l’homme selon le psaume 8, c’est pour échapper à la vanité que peut susciter un orgueil généré par l’intelligence humaine en quête permanente de la conquête de la nature, et ce, sans foi ni loi. Toute intelligence humaine doit se déployer dans le respect des limites établies par celui qui est maitre de la création, des temps et de l’histoire. C’est le meilleur moyen de faire face à la vanité de notre existence.
Pata KANGUÈ, Cssp.
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Amen!
Merci Père Etienne pour cette homélie qui nous rappelle de façon vigoureuse que lorsque l’homme se prend pour Dieu, il met la terre, et donc lui-même en grand danger de mort ( et pas seulement au point de vue spirituel) .Seule la volonté de Dieu révélée par le Christ accueillie dans nos vies grâce à l’action de l’Esprit-Saint , nous ouvre un avenir et est porteuse d’éternité. Car c’est notre disponibilité à l’action de l’Esprit qui donne fécondité à nos existences. Et tout le reste est…vanité! Merci Père Etienne