SAINT Augustin,
Évêque et docteur de l’Eglise
PREMIERE LECTURE – Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 1, 17-25
Psaume 32 (33) «Toute la terre, Seigneur, est remplie de ton amour.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25, 1–13
« Par une disposition de la sagesse de Dieu, le monde, avec toute sa sagesse, n’a pas su reconnaître Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par cette folie qu’est la proclamation de l’Évangile. » Tout est dans le principe de la foi en Dieu. Cette foi qui confond l’intelligence humaine pour la simple raison qu’elle ne se dit pas dans la logique qui veut que l’existence ne peut être comprise uniquement que selon les exigences du rationnel. Saint Paul affirme ici de façon tacite que, tout comme la grâce, la foi en Dieu est aussi réservée à qui Dieu veut bien l’accorder, car si le monde sombre dans la méconnaissance de Dieu c’est bien « par une disposition de Dieu », qui veut volontairement maintenir les cœurs durs dans l’ignorance de son Nom. On peut donc comprendre pourquoi le Christ passait le temps à demander aux bénéficiaires de sa grâce de ne dire à personne ce qui leur arrivait, et aux apôtres de ne dire à personne qui il Est, jusqu’au moment opportun, afin que se réalise la prophétie de Jérémie : « peuple stupide et sans intelligence ! – Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas ! » (Jérémie 5, 21). Bien intelligent donc celui qui prétend connaitre Dieu à partir des données humaines.
Saint Paul veut lever toute équivoque sur la prétention de l’intelligence humaine à pouvoir discourir sur l’existence de Dieu et son éventuelle puissance dans le monde. Tout le monde peut parler de Dieu, ce qui est tout à fait légitime, car le propre de l’intelligence humaine est de s’affranchir de l’obscurantisme intellectuel ; mais si ce but n’est pas atteint, c’est parce que l’humanité s’est engagée dans une voie qui ne reflète ni le projet de Dieu (celui de sauver le monde), ni la reconnaissance de ce Dieu en son Fils, chargé d’apporter ce salut au nom de son Père. Ainsi, de sa prétendue sagesse à pourvoir décrypter les signes des temps, la sagesse du monde est devenue plus folle que jamais devant un Christ crucifié, réalité à laquelle mêmes les plus intelligents n’étaient pas préparés. Un Dieu crucifié ne dit pas grand-chose à ceux qui commandent le monde et qui y impriment leur bon vouloir car, loin de sortir l’homme de sa condition misérable, il devient même source de scandale pour le bien-être. Qui donc voudrait d’un Dieu pareil dans notre vie quotidienne? Et pourtant, c’est sur cette croix que se réalise la sagesse divine qui nous enseigne que toute tribulation se transforme en don de Dieu au terme d’un processus de purification. C’est le vrai sens de notre résurrection en Jésus ; savoir tirer de nos souffrances, les bienfaits de Dieu.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Il est bien vrai que le Christ crucifié et mort sur la croix est pierre d’achoppement à tous nos raisonnements. Et cette pierre devient encore plus saillante au sujet de la Résurrection.Car comment admettre que cette croix infâme, lieu de défaite et d’anéantissement, soit pour le Christ lieu et moyen de sa victoire et de sa glorification. Comment admettre que le chemin du disciple du Christ passe aussi par le Calvaire? On finirait même par en oublier la Résurrection.Notre logique humaine et nos raisonnements risquent de se heurter sur cette invitation à la foi.N’empêche, c’est ce moyen qu’à emprunté le Fils de Dieu pour nous sauver.Saint Augustin, vous le converti devenu docteur de l’Eglise, priez pour nous et soutenez notre foi. Merci Père Etienne pour cette homélie claire et précise.