Saint Corneille et Saint Cyprien
PREMIERE LECTURE – Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 12, 31 – 13, 13
Psaume 32 (33) « Heureux le peuple que le Seigneur s’est choisi pour domaine »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 7, 31-35
« …si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. » Finale d’une phrase répétée sans arrêt dans ce grand texte connu de saint Paul ; l’hymne à l’amour ou à la charité. Beaucoup de couples reconnaissent certainement ce texte qui est utilisé pour la préparation au sacrement de mariage. Entre poésie et mélancolie, Paul tourne en dérision notre foi fondée sur les principes mal assimilés.
Il y a de quoi rougir devant ces propos de Paul qui nous donnent l’impression que tous nos efforts humains sur le chemin de Dieu sont vains, car tout est battu en brèche : science des mystères, connaissance de Dieu, altruisme, et même la foi qui déplace les montagnes. Que nous reste-t-il encore dans cette quête de la conformité à la loi de Dieu ?
En réalité, le paradoxe de notre éloignement de Dieu vient du fait que nos actes ne traduisent pas toujours les éléments de la foi au sein de nos communautés. Paul s’adresse à une communauté, à des gens qui vivent ensemble, ce qui suppose que le mode de vie entre les membres au sein de cette communauté ne saurait faire abstraction de l’Esprit du Christ. En d’autres termes, l’on ne peut pas professer le Christ en prônant la jalousie, l’orgueil, l’injustice, la rancune et toute autre chose contraire à l’amour de Dieu qui est en nous. Tout ce qui relève de l’exaltation de notre puissance humaine et non de l’amour de Dieu, est appelé à exister dans un temps défini, et donc voué à disparaitre.
Il n’est pas si sûr que ce texte de Paul corresponde aux aspirations des chrétiens pour lesquels seule la foi qui déplace les montages donne un accès inconditionnel au salut. Au nom de notre liberté humaine et de notre confort qui nous éloignent des exigences d’une vie avec les autres, notre foi se construit au rythme de nos ambitions personnelles. Une foi qui fait de nous des cymbales retentissantes aux yeux des admirateurs acquis à notre cause. Dans ce sens, tout ce que nous faisons ne l’est pas forcément par amour. Il peut donc nous arriver de poser des actes positifs dont le but principal est de tirer orgueil de leurs résultats à notre profit. Or si Dieu est Amour, alors une foi sans amour ne sert que les intérêts égoïstes et personnels. Elle est une foi vide.
Pata KANGUÈ, Cssp.
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Mais oui cher Père Etienne, nous en revenons toujours à la même chose. Ce à quoi nous sommes appelés, et la réalité de ce que nous ne donnons pas, soit la qualité de notre amour envers Dieu et les autres. Mais il et vrai que lorsque nous lisons ou entendons proclamer l’hymne à l’amour de Paul, nous nous rendons compte que seul Dieu peut aimer de cette façon. Pas nous.
Nous arrivons parfois à l’une ou l’autre petite chose, mais, notre amour est-il vraiment désintéressé? Comme vous le faites si bien remarquer, la plupart du tant ce que nous faisons de bien, par esprit de foi, finit par servir nos propres intérêts, notre orgueil. Pauvres de nous, que Dieu nous prenne en pitié. Merci Père Etienne.