N’oublie pas le pauvre, Seigneur ! – Homélie du Samedi de la 15è semaine du Temps ordinaire, 18.07.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Michée 2, 1-5
Psaume 9 B (10) «N’oublie pas le pauvre, Seigneur !»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 12,  14– 21

En plein conclave pendant l’élection du Pape, et sentant les votes allés en faveur du Cardinal Jorge Mario Bergoglio qui deviendra Pape François, le Cardinal Claudio Hummes lance cette invitation au futur Pape : « n’oublie pas les pauvres ! » Une fois élu, le Pape François fera de cette invitation, l’un des fils conducteurs de sa mission, estimant que l’Eglise d’aujourd’hui doit être davantage proche des oubliés de la vie. Et s’adressant aux entrepreneurs du monde entier lors du forum de Davos de 2006, il intitulera son message par cette formule qui lui est désormais chère : « n’oubliez pas les pauvres ! » il attire l’attention sur la réalité de deux mondes : d’une part le chômage, les inégalités sources de la pauvreté, et d’autre part, l’entreprenariat, les innovations et la nouvelle révolution industrielle qui tendent de plus en plus à oublier la primauté de la personne humaine.

« N’oublie pas le pauvre Seigneur !» Ce cri du psalmiste est l’expression d’une condition humaine défavorisée et reléguée aux calendes grecques par l’oppression des plus forts. Dans le psaume du jour, le pauvre hurle son angoisse et sa douleur face à l’orgueil de l’impie qui bafoue sa dignité humaine. Et si Dieu n’intervient pas, il n’est pas certain que ce pauvre survive à la misère qui est son pain quotidien. L’église a pour fonction de soutenir le pauvre. L’appel du Cardinal Hummes au Pape François était une preuve que l’église n’est pas absente de la souffrance de l’être humain. Aucune évangélisation ne peut rend compte de l’orthodoxie de la mission du Christ si elle ignore la souffrance des gens auxquels elle s’adresse.

Cette mission du Christ envers les pauvres est résumée par l’évangile de ce jour. Saint Matthieu rappelle le portrait que faisait le prophète Isaïe de ce messie du Seigneur, défenseur des plus faibles : « Il n’écrasera pas le roseau froissé,il n’éteindra pas la mèche qui faiblit », mais ce texte d’Isaïe peut sembler archaïque de nos jours en raison de la proportion de plus en plus grandissante des situations de pauvreté dues sans doute à l’absence physique de Jésus dans le monde. Il appartient à ceux qui ont un brin de pouvoir de le mettre au service des plus fragiles dans le souci de justice et d’égalité ; il appartient aussi à cette église de défendre un monde dans lequel une justice au visage de Dieu est possible, si cette justice a pour objectif l’épanouissement de l’homme. L’église est encore présente dans le monde par ses structures concrètes qui disent sa préoccupation à édifier l’être humain dans son ensemble : éducation, santé… La déclaration du pape au forum de Davos soulignait aussi que « nos propres actions sont cause d’injustice et d’inégalité », mais elles peuvent aussi être cause de réponse positive de Dieu, aux situations de pauvretés autour de nous.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cet article a 3 commentaires

  1. Cecile Claudette

    Seigneur laisse nous agir selon ta volonté. Et savoir partager aux pauvres de ne pas les oublier même dans nos prières. Malgré nos faiblesses qui nous envahissent parfois.

  2. Geraldine Beukam

    Amen!

  3. Thérèse Moreau

    Au cours de celle pandémie, nous avons vu et voyons encore les conséquences dramatiques de l’orgueil et de l’égoïsme humains.Et, pour les distraits, ceux qui sont repus et ne manquent de rien, le Pape François a rappelé sans cesse notre fragilité commune et la nécessité urgente de mettre la personne humaine au centre de tous les projets et systèmes quels qu’ils soient. Et nous avons entendu souvent ceci:  » après cette période, rien ne sera plus comme avant! ». Et l’on s’est mis à rêver d’un monde plus juste, plus fraternel, plus éthique et plus écologique. Mais il faut déchanter: à peine le déconfinement engagé, les mauvaises habitudes sont revenues à l’avant: consommation effrénée et irréfléchie, tous pour un et chacun pour soi…Et tant pis pour les pauvres!Seigneur regarde les pauvres que nous sommes: pauvres de biens, de santé, d’affection, fragiles sur une terre fragilisée par nos excès, mais surtout pauvres d’amour pour Toi et pour les autres.; Prends pitié de nous, car  » tu nous as faits et ,nous sommes à toi ». Ne te dégoûte pas de nous, pécheurs, toi qui es plein de miséricorde ne nous écarte pas de ta face
    alors qu’il y aurait vraiment de toi. Grand merci Père Etienne.

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