Dédicace de la Basilique
Sainte-Marie Majeure
PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Jérémie 31, 1-7
Cantique de Jérémie 31, 10, 11-12ab, 13
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 15, 21–28
Cette partie de l’évangile est sans doute la plus émouvante et la plus évocatrice de la foi exprimée en ce Seigneur fils de David, jadis prophétisé par l’ange Gabriel lors de l’annonciation. Seuls ceux qui ont compris et assimilé la prophétie, peuvent attribuer le titre de fils de David à Jésus, car il n’est connu qu’en tant que fils de Joseph le charpentier, selon son entourage. D’où vient-il alors à la Cananéenne, étrangère au peuple d’Israël de professer Christ fils de David, alors que cela fait allusion au grand roi et à la grande cité sainte Jérusalem ?
Jésus ne s’encombre guère de l’histoire de cette femme qu’il semble très bien connaître. Leur dialogue cache des non –dits qui échappent aux apôtres, car c’est bien en terre cananéenne que Jésus fit le premier miracle et pas le moindre ; changer l’eau en vin. Cette cananéenne est donc assez bien avisée pour savoir que celui qui fait de tels prodiges est bien le maître de l’univers et qu’il lui suffit d’ordonner la guérison de sa fille même à distance pour que la nature lui obéisse. C’est donc une mère qui crie pour la bonne cause. C’est aussi une femme qui est convaincue d’avoir vu le visage de Dieu en celui de Jésus. Et au centre de l’histoire, se trouve une fille innocente qui est aussi étrangère à la foi, mais dont les querelles d’appartenance ou pas au peuple d’Israël, seront dépassées par la foi de sa mère. Et pourtant la mère et la fille sont classées dans la catégorie des petits chiens, c’est-à-dire de ceux qui, a priori n’ont pas droit au salut réservé et annoncé par la prophétie.
C’est dans cette mise à l’écart que la mère s’invite au banquet du salut avec sa fille, et se relève de ce qui peut constituer un affront au droit naturel de vivre. Elle fait remarquer à Jésus que les enfants qui sont à table ne peuvent pas contenir les miettes de pain. Tel est aussi le salut dont les seuls chrétiens n’ont pas la maitrise des effets. Tout être vivant créé à l’image de Dieu est potentiellement sauvé s’il fait la démarche d’aller vers le Christ. La confession de foi de cette mère « Seigneur, fils de David » est étroitement liée à sa prière « Seigneur, viens à mon secours ! » les deux interpellations traduisent la conviction selon laquelle, Jésus est bien le messie, roi de l’univers. Dans cette affaire, tout le monde repart satisfait : la femme est satisfaite d’avoir arraché du Christ la guérison de sa fille, le Christ est émerveillé par la foi de cette mère. Cette dernière devient ainsi le symbole choisi par le Christ pour confondre tous ceux qui pensent faire de Jésus leur propriété privée. Il n’ya pas de plus grande foi que celle d’une mère pour une cause juste et noble de ses enfants.
Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Ce texte est très fort et émouvant à la fois. La foi de cette,mère force, si on peut dire, la main à Jésus.Ou plutôt sa foi et l’amour de son enfant. Jésus répond à sa demande et admire sa foi.Comme vous le faites si bien remarquer, Père Etienne, le salut apporté par le Christ s’adresse à tous, et personne, non personne, ne peut s’accaparer le Christ. D’ailleurs, vouloir le faire, serait le méconnaître totalement.Puisse notre foi progresser de jour en jour et puissions-nous à l’ exemple de cette femme reconnaître en Jésus, le Fils de Dieu, l’envoyé du Père » venu pour guérir et sauver tous les hommes. Merci Père Etienne