L’Eglise est du Christ – Homélie du Mercredi de la 22è semaine du Temps ordinaire, 02.09.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 3, 1-9
Psaume 32 (33) « Heureux le peuple que le Seigneur s’est choisi pour domaine.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4, 38–44

Saint Paul rêve d’une église parfaite à l’image du Christ Lui-même, et plus qu’un rêve, c’est une exhortation à revenir aux principes de la communauté chrétienne fondée sur la raison de notre foi : Dieu par Jésus-Christ. Il semble que notre immaturité spirituelle demeure la raison fondamentale du manque de la connaissance de Dieu dans nos communautés. En réalité, il n’existe pas de communautés chrétiennes qui ne soient soumises à nos agissements charnels, car il s’agit bien des communautés faites d’hommes, aux humeurs aussi changeantes que leurs pulsions, et aux exigences aussi subjectives que leurs intérêts.

L’Eglise est l’Eglise du Christ, et elle tient sa vie du Christ et non des hommes qui sont des personnes par lesquelles Dieu réalise son projet de salut en Jésus-Christ. Les apôtres eux-mêmes ont eu du mal à intégrer cette réalité chaque fois que leur proximité avec le Christ leur donnait l’impression d’être des privilégiés qui ont la primeur du salut ; « Celui qui veut être grand parmi vous doit être le serviteur de tous », leur rappelait sans cesse le maitre. C’est donc peine perdu pour nous qui sommes enclins à ramener la vie de nos communautés autour de certains membres sous prétexte que le devenir de toute la communauté reposerait sur leur caractère incontournable. Paul ne nie pas le rôle de chacun des membres de la communauté, tout comme il ne tourne pas le dos aux réalisations des uns et des autres pour le bien de la communauté, d’ailleurs, il ne se fait pas prier pour rappeler en cas de nécessité, toute l’endurance qui a été la sienne pour le bien de l’annonce de l’évangile du Christ et de la construction de son église. Cependant, ni notre disponibilité, ni notre savoir-faire, ne doivent pas nous faire oublier que chacun agit en fonction de ses capacités et dans les limites de ses potentialités : il y en a qui plantent, et d’autres qui arrosent, mais c’est Dieu qui donne la croissance. Il n’y a donc pas à en tirer orgueil.

L’esprit objectif est sans doute ce à quoi nous invite Paul, pour le bien-être de nos communautés. Le coté charnel qui prend le dessus peut avoir pour conséquences, un manque de discernement en ce qui concerne les principes qui définissent la vie de l’église, avec pour risque, la banalisation du sacré au profit de la gloire des humains. Notre orgueil conçoit difficilement le fait que toutes nos actions posées pour le bien de l’église, aussi bonnes et merveilleuses soient-elles, obéissent tout simplement à un besoin ; celui de remplir la mission assignée par le Christ.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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  1. Thérèse Moreau

    Vraiment, vous plantez parfaitement le décor, cher Père Etienne. Et on ferait bien de méditer cette homélie, ( et d’abord, bien sûr, les lectures du jour!). Car en effet, ça permet de réaliser que l’Eglise n’est pas le produit de réalisations humaines, si saintes et belles soient-elles, mais l’oeuvre de Dieu. Chaque fois qu’il en est autrement, ça foire. L’histoire ( ancienne et actuelle) nous le montre. Et la première communauté chrétienne, que nous idéalisons souvent, n’a pas échappé à la règle de la réalité de l’humanité pécheresse. Et voilà qui nous ramène à plus d’humilité et nous appelle sans cesse à la conversion, surtout dans nos engagements . Merci Père Etienne.

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