César et Dieu ! – Homélie du Mardi de la 9è semaine du Temps ordinaire, 02.06.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre 12-15a.17-18
PSAUME –89 (90) «D’âge en âge, Seigneur,tu as été notre refuge»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12, 13-17

« Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » L’ordre naturel nous facilite la vie en prévoyant chaque chose à sa place. Voilà la leçon du Christ aux pharisiens qui semblent ignorer que tout est prévu par la loi. En réalité si les pharisiens s’agitent au sujet du paiement des impôts c’est bien parce que ceux qui sont chargés de les percevoir n’ont pas du tout bonne presse au sein de la société.

Notre expérience nous enseigne que les acteurs économiques font régulièrement face à une hausse exorbitante d’impôts ; les ménages et les particuliers ne sont pas épargnés non plus. Les employés des services des impôts quant à eux sont les derniers à faire partie de la liste de nos amis, qu’ils soient corrompus ou pas, notre sentiment envers eux reste mitigé. Cette situation ne date pas de notre ère ni de nos sociétés contemporaines, elle est aussi vieille que le monde ; en fait, les pharisiens font allusion de façon implicite, aux collecteurs d’impôts dont nous parlent largement les évangélistes ; leur mode de fonctionnement, et à travers eux, tout le système fiscal au service de l’empereur. La principale critique faite aux collecteurs d’impôts est la surfacturation contre laquelle Jean-Baptiste mettait déjà en garde : « N’exigez rien de plus que ce qui vous a été fixé. » (Luc 3, 12). Le non-dit était subtilement dit par Jean-Baptiste. C’est dans ce contexte que surgit un certain Jésus dit Fils de Dieu, maitre de justice et de l’équilibre social.

Les pharisiens savent que tout ce qui tourne autour des impôts n’est pas du tout glorieux. Alors, pousser Jésus à être contre le paiement des impôts à César, c’est le pousser contre César lui-même, en d’autres termes contre le pouvoir temporel. Or le Fils de Dieu ne saurait être contre le pouvoir temporel puisque tout pouvoir vient de Dieu son Père, et les rois de la terre règnent pour garantir le bien-être de tous les citoyens. Et en plus Jésus a fait d’un collecteur d’impôts, un de ses apôtres, en la personne de Matthieu qui nous relate justement dans son récit, comment en bon citoyen, Jésus lui-même a payé les impôts (cf. Matthieu 17, 24-27). Le véritable problème est ailleurs : chaque citoyen doit aider l’état en assumant ses devoirs envers ce dernier. L’état à son tour doit garantir le bien-être de ses citoyens, tout comme Dieu est garant du salut de l’humanité. Et pour que toute notre chaine vitale fonctionne, chaque maillon doit être au bon endroit ; le fait que les pharisiens soient gardiens du fonctionnement de la cité ne doit pas leur faire perdre à l’esprit leur devoir de fils de Dieu. Nos exigences de la vie quotidienne ne doivent pas nous faire oublier Dieu : «  à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Assumer chaque devoir de façon adéquate, c’est faire preuve de discernement.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    En effet tout est question d’équilibre et d’honnêteté: comment être un citoyen loyal et un disciple du Christ? En principe, il n’y a pas de contradiction:saint Paul n’invite-t-il pas les chrétiens à obéir à ceux qui nous gouvernent et à prier pour eux? Reste, bien sûr le discernement nécessaire à la lumière de la conscience ( elle-même éclairée, mais pas par n’importe quel petit éclairage fallot!)
    Comme vous le signalez d’emblée au début de cette méditation, cher Père Etienne, chaque chose et chacun à sa place, et surtout gardons sa place à Dieu dans nos vies, en tous cas, celle qui lui revient, et les choses seront de suite plus claires dans notre tête et surtout dans notre coeur. Merci cher Père Etienne.

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