Le droit d’ainesse – Homélie du Mardi de la 19è semaine du Temps ordinaire, 11.08.2020 Année A

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Sainte Claire

PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Ézékiel 2, 8 – 3, 4
Psaume 118 (119) «Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse ! »
Evangile de  Jésus-Christ selon saint Matthieu 18, 1-5.10.12-14

La chose la plus anormale pour notre nature humaine serait de ne pas chercher à savoir qui d’entre-nous est le plus grand. L’ordre naturel des choses dans une famille est en soi fait ainsi à savoir, classer les gens en fonction de leur droit d’ainesse. Ésaü est un exemple de cette réalité, lui qui s’est vu contraint de renoncer à  son droit d’ainesse en le vendant  à son frère cadet Jacob au prix d’un plat de lentilles. Voici l’histoire : « Un jour, Jacob préparait un plat, quand Ésaü revint des champs, épuisé. Ésaü dit à Jacob : Laisse-moi donc avaler cette sauce, le roux qui est là, car je suis épuisé !  Jacob lui dit : Vends-moi maintenant ton droit d’aînesse !  Ésaü répondit : Je suis en train de mourir ! À quoi bon mon droit d’aînesse ?  Jacob reprit : Jure-le moi, maintenant !  Et Ésaü le jura, il vendit son droit d’aînesse à Jacob.  Alors Jacob donna à Ésaü du pain et un plat de lentilles. Celui-ci mangea et but, puis il se leva et s’en alla. C’est ainsi qu’Ésaü montra du mépris pour le droit d’aînesse. » (Genèse 25, 29-34) Cette histoire aurait certainement poussé les apôtres à poser la question critique à Jésus sachant que le droit d’ainesse donnait  à l’ainé une autorité non négligeable sur ses cadets, sinon pourquoi Jacob aurait-il demandé avec instance à son frère de lui vendre son droit d’ainesse ? L’histoire retiendra d’ailleurs que Jacob fut, en lieu et place de son frère ainé, à la tête du peuple élu par Dieu qui prit aussi son nom : Jacob Israël. Alors, la question des apôtres est justifiée, car si le Christ parle du royaume de son Père comme point final de tout homme qui croit en Lui, «qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »

Il ne suffit plus à l’être humain d’être auprès de Dieu, il lui faut aussi tenir les premières places même dans la maison du Seigneur où Dieu seul est l’alpha et l’Omega, le commencement et la fin de l’histoire. Le goût effréné des honneurs fait décidément perdre la tête aux apôtres qui sont beaucoup plus préoccupés au rang qu’ils occuperont dans le royaume des cieux plutôt qu’à ce que peut procurer le royaume des cieux. Au fait, si le droit d’ainesse était déjà fixé d’avance par la nature, pourquoiJacob a-t-il fait de cette place une conquête aux allures ambitieuses ? Et pourquoi les apôtres eux-mêmes sont-ils là à rechercher ce qui est établi d’avance ?

A moins que Dieu Lui-même n’agisse afin de réaliser son projet comme ce fut le cas avec Jacob, le royaume des cieux n’est nullement comparable aux royaumes terrestres. L’histoire des hommes se réalise sur la terre pour qu’en Dieu elle trouve le sens véritable de l’existence. En d’autres termes, Dieu nous appelle à le découvrir dans sa vraie dimension dépourvue de tout pharisianisme et de toute ambition pernicieuse. Tout vrai ainé sait qu’il doit œuvrer pour l’épanouissement de ses cadets, sans honneurs et parfois sans aucune reconnaissance.

Père  Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp​

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  1. Thérèse Moreau

    Ah oui, merci Père Etienne pour cette remise en place biblique concernant la question des apôtres par rapport au droit d’aînesse.Il leur faudra encore du temps, pour comprendre que c’est Jésus lui-même qui est l’aîné d’une multitude de frères.Et, comme vous le remarquez si bien en ce qui concerne la place et le rôle des aînés dans nos familles, le Christ à tout assumé jusqu’à son dernier souffle, remis entre les mains du Père.Mais, comme l’orgueil n’est jamais très loin de nous, nous avons tendance à déraper en ce qui concerne les honneurs et la gloriole. Pauvres de nous , si nous oublions que  » notre fierté c’est la Croix de Jésus-Christ » et que c’est « sauvés par Lui, que nous vivons ressuscités ».Encore grand merci.

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