La prière et le jeûne – Homélie du Vendredi de la 22è semaine du Temps ordinaire, 04.09.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 4, 1-5
Psaume 36 (37) « Le salut des justes vient du Seigneur»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5, 33–39

« Les pharisiens et les scribes dirent à Jésus : Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, les tiens mangent et boivent ! » Celui qui ne trouve pas une raison de rire, doit au moins trouver une raison de s’offusquer face à de tels propos qui touchent non seulement la dignité des disciples du Christ, mais aussi celle du Christ Lui-même en tant que maitre, et surtout en tant que messie. La prière et le jeûne ; deux attitudes intrinsèquement liées à notre appartenance à Dieu, deux attitudes sans lesquelles le croyant serait source de scandale et de sécheresse spirituelle.

Tout disciple est le reflet de son maitre dont il doit exprimer les enseignements dans leur forme la plus parfaite. On reconnaissait donc la validité des enseignements d’un maitre au comportement de ses disciples. Jean-Baptiste avait sans doute marqué les esprits, parce qu’intransigeant et profondément ascète. Rien de plus étonnant donc que ses disciples soient à son image. Son caractère était fortement lié à sa mission telle que présentée par l’ange quand il annonça sa naissance à Zacharie son Père: « il sera grand devant le Seigneur ; il ne boira ni vin ni boisson forte ; il sera rempli d’Esprit Saint dès le sein de sa mère et il ramènera de nombreux fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu. » (Luc 1, 15-16). Quant aux autres disciples, ceux des pharisiens et des scribes, eux aussi suivaient à la lettre les enseignements de leurs maitres selon la loi transmise par Moïse qui stipulait le jeûne et la prière à des circonstances précises, surtout en vue de la purification. Dans cette interpellation faite au Christ, les pharisiens et les scribes oublient que tout concourt vers le messie, de Moïse à Jean-Baptiste. Jésus est l’époux qui ne saurait laisser ses invités affamés, traduction ; au lieu de tourner leur regard vers Jésus qui est le messie, les pharisiens et les scribes tiennent pour priorités, des conceptions qui ne les aident pas à reconnaitre en Jésus, le Christ-messie de l’humanité. Effectivement, Jésus (l’époux) a été enlevé de ce monde, et nous qui sommes ses invités au repas du Seigneur (Eucharistie), nous sommes appelés à prier sans cesse dans le jeûne.

Notre foi consiste donc à redynamiser le Christ en nous. La prière et le jeûne trouvent toute leur importance dans notre désir à vouloir vivre de l’esprit du Seigneur en tout temps, à condition que notre zèle de la foi n’ait pas pour but de tomber dans un « pharisianisme » : « quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient(…)Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent » ( Matthieu 6, 5.16).

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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  1. Thérèse Moreau

    Jeûner, voilà une pratique qui revient à la mode, surtout pour les férus de spiritualité écologique.Et en plus, plein de vertus thérapeutiques. Il y a même des lieux où ce genre de séjour est onéreux. Sans doute le prix des tisanes qui remplacent les repas. Il paraît que c’est bon pour la santé physique et mentale. Le jeûne priant, auquel les croyants sont invités à certains moments de l’année n’est pas une pratique recherchée pour elle-même, ni un rite pieux, ni un règlement religieux, mais un moyen d’élargir l’espace de la rencontre entre Dieu et nous, au plus intime de nous-mêmes, et du coup, une ouverture plus grande aux autres.. C’est loin d’être facile,( même pour les moines et les moniales selon leur propre témoignage ).Jésus n’attend pas de ses disciples des performances ascétiques, mais l’accueil de sa personne et de sa Parole. .Merci Père Etienne de nous rappeler l’importance d’être cohérents et vrais avec nos pratiques religieuses.

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