La Parole qui nous « parle » ! – Homélie du Mercredi de la 4è semaine de Pâques, 06.05.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – livre des Actes des Apôtres 12, 24-13,15.
PSAUME –66 (67)  « Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu’ils te rendent grâce tous ensemble ! »
Evangile de  Jésus-Christ selon saint Jean 12, 44-50

« Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle, moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. » peut-on donc jubiler en fondant notre irrégularité ou manque de foi sur ces paroles de Jésus ? En dehors de la recherche de la réalisation de nos projets, il semble bien que l’une des rasions de croire en Jésus c’est la peur du jugement que pourrait entrainer le manque de foi.

L’histoire de la foi en Dieu face à la liberté humaine de croire ou pas, a toujours été une affaire étrange entre Dieu et son peuple. Quand Josué réunit le peuple d’Israël pour lui transmettre le message du Dieu, il parla en ces termes : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir » (Josué 24, 15). Ceci signifiait déjà que Dieu n’obligeait pas le peuple à croire en Lui ou à le suivre, mais le choix de suivre Dieu impliquait d’office le respect des règles liées à la foi en Lui. Le peuple, d’une voix unanime choisit de suivre le Dieu de Moïse et de Josué : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! » Bien que cette réponse soit liée aux prouesses de Dieu (par la sortie d’Egypte), et à la promesse d’un libérateur éternel, ce choix scellait de façon définitive l’alliance entre Dieu et son peuple. Celui qui choisit de croire en Dieu choisit de respecter sa Loi sans faille. Ainsi, Jésus s’adresse donc aux enfants de la promesse, c’est-à-dire les fils de ceux qui ont scellé l’alliance de génération en génération à travers Moïse, puis Abraham, garant de la transmission de cette alliance selon le destin de Dieu : « je l’ai choisi pour qu’il ordonne à ses fils et à sa descendance de garder le chemin du Seigneur, en pratiquant la justice et le droit » (Genèse 18, 19) Ce n’est donc pas de la parole de Jésus dont il est question, mais plutôt de celle de son Père dont Jésus est la voix et au nom duquel il agit. Celui qui refuse de croire à ses paroles sera jugé non pas par le Fils mais par ces paroles dont le propriétaire est le Père. Le lien et la logique sont simples : la parole (Dieu) est l’élément fondateur de l’alliance avec l’humanité à travers les générations, et la parole (le verbe, Dieu), s’est faite chair en Jésus-Christ qui appartient à son Père, venu dans le monde pour faire la volonté du Père afin de sauver tous ceux qui restent fidèles à la Parole. C’est aussi le but poursuivi par les apôtres à la suite de leur maître.

Nous sommes tous les fils de la promesse dans la foi, de part notre éducation et notre identité chrétiennes. Tout comme l’Esprit, la parole n’appartient ni aux apôtres, ni aux missionnaires, ni aux chrétiens, elle est parole de Dieu. Alors, la Parole continue à nous «parler ». Que celui qui a les oreilles pour entendre… 

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. therese moreau

    Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous. Le Christ, Verbe du Père, il n’y a pas d ‘ équivoque à ce sujet. Merci cher Père Etienne de nous rappeler à la fois l’urgence de nous situer devant le Christ et de répondre à son appel sans tergiverser.
    « Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, qui entreront dans la vie éternelle, mais ceux qui font la volonté de mon Père.  » Quel programme, il ne s’agit pas de se reposer sur ses lauriers!La fidélité à la Parole est loin d’être de tout repos et loin d’une petite piété confortable et routinière. Vienne l’Esprit secouer nos pauvres certitudes. Merci Père Etienne.

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