La grâce de la foi – Homélie du 20è Dimanche du Temps ordinaire, 16.08.2020 Année A

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Biblical scene play of the miracle of transformation of water into wine
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Première Lecture :- Lecture du livre du prophète Isaïe 56, 1.6-7
Psaume 66 (67)  « Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu’ils te rendent grâce tous ensemble !»
Deuxième Lecture : Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 11, 13-15.29-3
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 15, 21-28

Cana, lieu du premier miracle du Christ là où il changea l’eau en vin, pourtant terre païenne. Quel message Jésus espérait-il faire passer en faisant son premier miracle « officiel » en terre païenne dont il qualifie aujourd’hui les habitants de petits chiens ? Ce n’était surement pas pour faire connaitre son identité de Fils de Dieu puisque c’était la dernière préoccupation des Cananéens, eux qui ne croyaient pas au Dieu d’Israël. Or, il s’avère qu’en certaines circonstances, ce que notre bouche choisit de taire, nos œuvres se chargent d’en faire la propagande, indépendamment de notre volonté et de notre accord. Jésus aurait donc été victime de son propre succès en cette terre païenne qu’est Cana ; et comment aurait-il pu en être autrement, puisque cette dame qui l’aborde semble parfaitement le connaitre ? 

« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Courageuse demande de la part de quelqu’un qui fait partie d’un milieu qui ne respecte aucune loi prescrite par Dieu, pas plus que ce milieu ne croit pas en Dieu tout simplement. Comment peut-on demander de l’aide à celui qui ne fait l’objet d’aucune considération à nos yeux ? Dirait-on que les situations complexes de notre vie peuvent nous pousser à crier au secours même auprès de notreennemi ? Cette femme ne restait pas moins Cananéenne en s’approchant du Christ. Alors pour Jésus, les Cananéens sont des petits chiens  (païens) qui  n’ont pas droit aux pains (à la grâce) des enfants (enfants d’Israël). Et le Christ ne s’éloignera jamais de ce qu’on appelle « La Loi de l’élection » qui consiste en ceci : les fils d’Israël d’abord. Lors de leur envoie en mission, les disciples recevront d’ailleurs une recommandation à ce sujet : « Ne prenez pas le chemin des païens (…) allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. » (Matthieu 10, 6). Mais la vie réserve des surprises que même le projet de Dieu n’avait pas prévu ; il n’avait pas prévu qu’une femme païenne, étrangère à la foi juive parce qu’étrangère au peuple élu, ne confessant pas de foi envers le Dieu d’Israël, aurait cependant toutes les caractéristiques des fils d’Israël à savoir, reconnaitre en Jésus, le Christ, c’est-à-dire le messie, sauveur de l’humanité. Même si la ténacité de cette maman est guidée par l’amour pour sa fille, elle finit par laisser ressortir du fond de son cœur ce qui sera son visa d’entrée au sein de la communauté des fils de Dieu dans laquelle elle n’était pourtant pas comptée, sa foi : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux  » lui dit Jésus. Même Dieu peut être surpris par notre foi et par nos prières.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp.
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  1. Thérèse Moreau

    Que c’est beau et audacieux de votre part, cher Père Etienne, d’affirmer que Dieu, lui qui sait tout, puisqu’il est à l’origine de tout ce qui existe,, se laisse surprendre par la foi de la Cananéenne! Et de plus, il s’agit d’une heureuse surprise. Il en a eu aussi des douloureuses puisqu’Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu ». Mais à tout ceux qui l’ont reçu ( et notre Cananéenne en est), il a donné de devenir enfants de Dieu, non pas des petits chiens qui mangent les miettes sous la table, mais des fils et des filles qui prennent place à table, où Dieu lui-même sert les convives, puisqu’il se donne lui-même en nourriture.Puissions-nous y penser lorsque nous entendrons la prochaine fois : « Heureux les invités au repas du Seigneur! Merci Père Etienne.

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