Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 1-12a (Toussaint)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 25-30 (Commémoration des fidèles défunts)
« Les saints défunts»
L’évangile selon saint Matthieu semble faire le lien entre la fête de tous les saints et la célébration des fidèles défunts en mettant en exergue le Christ comme consolateur de nos âmes affaiblies par les souffrances et le désespoir ; souffrances de la vie quotidienne, et désespoir face à la mort.
Le texte de la messe de la Toussaint est un classique nommé les « béatitudes » ou encore le « sermon sur la montagne. » Tout commence par « Heureux… » Jésus fait l’état des lieux de la condition humaine en quête de soutien et de réconfort face aux souffrances interminables de la vie : le dépaysement, les efforts toujours vains, un présent sombre qui ne promet aucun avenir radieux, tout ce qu’il faut pour nous faire sombrer dans l’abime. A toute cette situation, le Christ apporte le désir d’être heureux, c’est-à-dire d’entrer dans le projet de Dieu qui est que tous les hommes trouvent du bonheur auprès de lui. C’est le sens même du salut. Il ne s’agit point de théories, puisque Jésus reprend à son compte toute la condition humaine dans son aspect le plus concret : les affamés, les pauvres de cœur, ceux qui sont persécutés à cause du Christ, ceux qui pleurent…tous sont appelés à être heureux en Jésus dont la présence réelle annule toutes les attentes, puisqu’il est l’espérance attendue. Il ne s’agit point d’un masochisme spirituel, mais d’un exercice qui consiste à puiser ses énergies dans la foi en celui qui peut tout. Ce type de langage n’est certainement pas accessible à tout le monde, mais il dit avec précision ce que la foi profonde en Jésus peut apporter à celui qui vit avec piété les principes du Christ, malgré les difficultés de la vie.
Dans la liturgie de la commémoration des fidèles défunts, nous voyons que la consolation n’est pas souvent la chose la mieux partagée, même en matière de foi, devant la mort d’un être cher qui peut nous ébranler, mettant ainsi en cause, la présence de Dieu et l’identité du Christ de la vie, vainqueur de la mort. Et pourtant! Même dans le fardeau de la douleur, le Christ promet le repos paisible et doux : « venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos…vous trouverez le repos pour votre âme ». La commémoration de tous les fidèles défunts est donc la célébration de tous les saints, c’est-à-dire de ceux qui, après avoir vécu avec foi, sont morts dans le Christ pour ressusciter avec Lui, et qui désormais, se tiennent devant le trône de Dieu, pour chanter sa louange, selon la description du livre de l’apocalypse. Ils sont donc nos saints défunts.
Pata KANGUE, CSSp
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