Jérémie 31,31-34
Psaume 50 (51), 3-4, 12-13, 14-15
Hébreux 5, 7-9
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean, 12, 20-33
« Nous voudrions voir Jésus. » L’évangile de ce dimanche nous dit que nous sommes en pleine fête de Pâque à Jérusalem. Quelques Grecs qui s’y trouvent font cette demande assez étonnante à Philippe l’un des discipline de Jésus. Fait du hasard, coïncidence ou alors simple curiosité de voir le Christ qui se trouve également dans les lieux ? Rien de tout cela.
En effet, Jésus vient de faire une entrée triomphale à Jérusalem, sous l’acclamation des foules aux cris de « hosanna… béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ». L’identité messianique du Christ venait ainsi d’être reconnue au grand jour, provoquant l’inquiétude au sein des pouvoirs publics. Et comme dans toutes nos sociétés, les nouvelles se répandent à une vitesse qui échappe à tout contrôle. Certains commencent à se demander s’il n’est pas judicieux de voir ce Jésus afin que la prophétie soit vérifiée. Les Grecs dont parle l’évangile de ce dimanche, sont donc de ceux qui se lancent à la recherche du Messie véritable, loin de tous les charlatans et des faux prophètes. Ils savent que le Messie vient relever les plus faibles, et qu’en Lui, tous les peuples seront réconciliés en Dieu. Mais ce Messie vient aussi déranger l’ordre public.
« Nous voudrions voir Jésus. » Cette demande résonne comme une nécessité sans laquelle l’espérance n’aurait aucun sens. Nous sommes encore en temps de carême et la réponse de Jésus à cette demande apporte une solution aux questions que chacun de nous pourrait se poser au sujet du Christ, Messie : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. » Il ne s‘agit pas d’être glorifié à la manière du monde qui ferait du Christ un Messie tyrannique, mais il s’agit de révéler Dieu le Père qui vit en son Fils Jésus. Justement, à la demande de glorifier son nom, Dieu le Père répond à son Fils Jésus par sa voix qui se fait entendre de tous ceux qui sont là : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » Les grecs qui demandent à voir Jésus avait donc raison, car ils étaient déjà convaincus qu’en Jésus-Christ, vit le Père, Dieu de toute existence. Au fait, il n’y a rien d’anodin dans l’évangile de ce dimanche, car c’est bien à Philippe que les Grecs demandent à voir Jésus. C’est bien ce même Philippe qui avait au préalable fait cette demande à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » La réponse de Jésus avait alors défini, à la fois son identité, et sa mission : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. » (Jean 14, 8-10). C’est donc à Philippe que revient la mission de conduire les Grecs au Christ, c’est-à-dire à la découverte de la révélation du Dieu qui habite en son Fils Jésus.
Pata KANGUE , CSSp
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