Actes des Apôtres 2, 14a.36-41
Psaume – 22 (23)
1 Pierre 2, 20b-25
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 1-10
A quoi peut ressembler une bergerie aux bergers multiples qui se discutent les brebis ? Cette bergerie ne ressemble ni plus ni moins qu’à une cour de recréation dans laquelle chacun essaye de défendre sa boutique pour des objectifs strictement personnels. L’image assez sombre de cette bergerie que nous peint Jésus dans l’évangile de ce dimanche, est celle de notre Eglise assaillie par des bandits et des voleurs qui entrent «dans l’enclos des brebis sans passer par la porte » qu’est le Christ. Ces bandits et ces voleurs, sont tous ceux qui se sont arrogés le titre de berger de l’Eglise du Christ, faisant d’elle un fond de commerce, par leurs pratiques qui sont totalement en opposition de phase avec les principes édictés par Jésus.
« Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé » ; devant la condition malheureuse de l’homme en quête du vrai Dieu, il est nécessaire pour le Christ de réaffirmer son identité et sa mission dans le monde ; il est la porte, c’est-à-dire, Celui par lequel notre foi devient pratique dans notre quotidien, et de là, il en découle qu’il est la source et le fondement du salut, pour quiconque croit en Lui. Il n’y a donc pas d’amalgame entre le Christ et quiconque veut se faire passer pour Lui, car « celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit », il ne peut donc être ni le propriétaire de l’enclos, ni le berger des brebis. L’image est assez claire et assez compréhensible ; elle dénonce les actes de ces prétendus bergers de l’Église du Christ, qui sont passés maîtres dans l’art de semer la confusion dans la tête de certains chrétiens peu avisés, et fragilisés par les déboires de la vie quotidienne. Dans ce contexte, il devient facile de croire au premier venu qui se prend pour le Christ, et parfois même, mieux que Lui, transformant le ministère apostolique en une espèce de spectacle magico-spirituel, fait « d’exorcismes » désordonnés, au cours desquels les démons sont, soi-disant, « écrasés » au nom de Jésus, là où Jésus Lui-même a plutôt expulsé les démons sans les écraser. Toutes ces pratiques qui se moquent des règles élémentaires d’un discernement spirituel, expriment une manipulation des consciences qui ne demandent qu’à rejoindre le groupe des brebis du Berger véritable. Les chrétiens ont besoin d’être protégés, et il appartient à l’Église d’assumer ce rôle, de même que le Christ l’a assumé jusqu’au bout : « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » Aussi longtemps que l’Église sera dans le monde, elle fera l’objet de ces faux bergers qui tendront à la mettre en déroute en conduisant ses brebis sur les chemins inavoués. Heureusement que cette Église est l’Église du Christ, et ce dernier mettra fin à toute cette confusion quand il reviendra sur terre au dernier jour, ( pour paraphraser un cantique bien connu), à la clarté d’un ciel nouveau, pour juger l’humanité ; et ce jour-là, il reconnaitra les siens en appelant chacun par son nom, et les siens le reconnaitront en l’appelant : Seigneur et Sauveur !
Pata KANGUE, CSSp
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