Isaïe 40,1-5.9-11
Psaume 84 (85)
2 Pierre 3, 8 – 14
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 1-8
« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes. » Ce texte résonne en nous, au cœur de l’actualité, et remet en évidence la nécessité de la consolation pour les cœurs meurtris par la souffrance des guerres, mais aussi pour le monde tout entier, en perte de paix et d’harmonie.
Rien ne vaut une consolation en temps d’instabilité, rien ne vaut la paix en temps de trouble et d’incertitude. Les raisons qui poussent le prophète à rassurer le peuple, sont aussi les nôtres aujourd’hui : la nécessité de la conversion du peuple. Notre conversion permanente est une nécessité incontestable pour que nous retrouvions le sens de notre identité de fils de Dieu, car à force de promouvoir le règne de la cruauté, l’humanité s’est volontairement dressée contre le salut offert par son créateur, ce qui la soumet au pouvoir du mal : haine, guerres, instabilités sociales. Isaïe parle donc à un peuple en exil, et dont la patience de voir Dieu agir en sa faveur est mise à rude épreuve. C’est au cœur de cette attente interminable du retour du Seigneur, que la parole de Dieu résonne comme une espérance qui ne trompe pas : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié.» Dieu décrète souverainement la fin de la souffrance et accorde sa miséricorde.
En situation de souffrance, nous n’aspirons qu’à une seule chose : la paix. Et si notre nature humaine ne nous permet pas d’atteindre l’objectif qu’est la paix selon la volonté de Dieu, c’est certainement parce qu’il nous faut d’abord être en règle avec ce Dieu. Le temps de l’avent est donc une opportunité pour nous, de nous conformer à la loi de Dieu. Toute la liturgie de ce dimanche tourne autour de cette condition sans laquelle le règne de Dieu lui-même aura de la peine à trouver sa place au milieu de nous. A la suite d’Isaïe dans la première lecture, Jean-Baptiste sonne l’alarme dans l’évangile : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Il faut sortir des sentiers tordus de notre vie pour mieux accueillir Dieu, car toute rencontre avec lui se prépare au préalable, et dans les conditions qui sont les siennes ; celles de l’amour, la concorde et la paix ; tout ce qui montre que la vie de l’homme intègre la crainte de Dieu. C’est l’unique message que Dieu lui-même nous apporte par la bouche du psalmiste : « J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles. Son salut est proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre. » Pour que la gloire de Dieu habite vraiment notre terre, puisque c’est en fin de compte, notre espérance, il faut que nous en soyons dignes en entrant dans la dynamique des « priants et chercheurs de Dieu ». Le temps de l’avent est aussi celui de la purification de nos cœurs : remise en question permanente de notre manière d’être et d’agir, confessions, réconciliation avec nos ennemis, prière et écoute de la parole de Dieu. C’est en cela que nous pourrons reconstituer le tissu social rompu par nos dissensions et nos manques de tolérance, c’est en cela que nous comprendrons mieux les recommandations de saint Pierre dans la deuxième lecture de ce dimanche : « voyez quels hommes vous devez être, en vivant dans la sainteté et la piété, vous qui attendez, vous qui hâtez l’avènement du jour de Dieu. » Ainsi, quand la paix de Dieu habitera le cœur de chacun de nous, chacun de nous vivra de la consolation tant recherchée. Nous pourrons alors surmonter nos vies de misères, créées parfois, par nos propres égoïsmes. L’humanité entière pourra réclamer son identité de Peuple de Dieu dans la Paix.
Pata KANGUE, CSSp
120 vues