Isaïe 55, 6 – 9
Psaume 144 (145), 2-3, 8-9, 17-18
Philippiens 1,20c-24.27a
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 20, 1-16a
Il faudrait que nous, les chrétiens nous cessions de confondre l’Eglise du Christ à une entreprise fondée sur la logique mercantile, et selon laquelle le rendement est lié au nombre d’heures prestées en vue de la performance économique : « Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur ! La logique du Christ restera celle de Dieu, et aussi longtemps que l’homme aura du mal à y adhérer, il aura aussi du mal à comprendre la miséricorde du Seigneur.
Il faudrait que nous les chrétiens, nous cessions de penser que la foi, le salut, le Christ et Dieu sont nos propriétés sur lesquelles nous avons inscrit nos labels de marque déposée, en raison de notre appartenance à l’Eglise dès notre naissance, comme si nous avions le monopole, du salut et de la grâce, au détriment de ceux qui n’ont encore aucune notion du Christ et de son Eglise. Dans l’évangile du jour, le Christ nous enseigne à tourner le dos à cette mentalité afin d’intérioriser le sens de la grâce qu’il accorde à qui il veut : « Allez à ma vigne, vous aussi. » C’est donc le Christ qui prend lui-même l’initiative d’appeler et d’envoyer à sa vigne, ceux qui visiblement sont « restés là, toute la journée, sans rien faire », c’est-à-dire sans aucune idée de cette vigne.
Il faudrait que nous les chrétiens, nous cessions de nous prendre pour le Christ, passant nos jugements subjectifs avant le projet de Dieu qui est de racheter toute l’humanité, par un salut unique et universel : un denier pour tous, quelque soit la durée du travail des uns et des autres, c’est-à-dire quelle que soit la durée des uns et des autres à être chrétiens. Le caractère équitable de la justice du Dieu réside dans l’universalité du salut. Ce salut qui est l’espérance des chrétiens, constitue aussi le salaire des convertis de la dernière heure.
Il faudrait enfin que nous les chrétiens, nous apprenions à comprendre ce que signifie la grâce de Dieu. Nous comprendrons alors que la seule chose qui vaille la peine d’exister, est de chercher le Seigneur tant qu’il se laisse trouver, ainsi que le suggère Isaïe. A Dieu seul appartient le jugement, à Lui seul aussi appartient la grâce de la Rédemption.
Pata KANGUE, CSSp
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