Isaïe 22, 19-23
Psaume 137
Romains 11, 33-36
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 13-20
Dans la première lecture, Dieu annonce l’installation d’Eliakim sur le trône de Jérusalem, à la place de Shebna, le gouverneur indigne en exercice. Et dans l’évangile, le Christ bâtit son Eglise sur l’apôtre Pierre, après sa grande confession dite confession de Césarée. Eliakim et Pierre jouissent des mêmes pouvoirs : de lier, de fermer, de délier et d’ouvrir, sans que personne ne puisse leur tenir tête. Et pourtant, chacun d’eux est institué dans des contextes différents.
L’institution d’Eliakim fait suite aux comportements peu orthodoxes du gouverneur Shebna qui, au lieu de défendre l’épanouissement et la liberté religieuse du peuple d’Israël, ne songe qu’à son intérêt personnel en détournant l’argent public à des fins personnelles. Décidément, la notion du service public échappe à notre gouverneur qui préfère voir le peuple croupir sous la misère, plutôt que d’organiser le service social au profit des indigents. C’est dans ce contexte que Dieu, par son prophète Isaïe, annonce la fin du règne de Shebna au profit d’Eliakim, un gouverneur selon le cœur de Dieu. Tout mauvais gouverneur est signe de souffrance pour son peuple ; ce qui peut déboucher à une instabilité sociale, surtout si ce gouverneur fait du bien public une affaire privée. Ce type de gouverneur s’écarte de façon flagrante de sa responsabilité première ; la protection et le bien-être de son peuple. Dieu décide donc de mettre fin à ce climat de plus en plus inhumain en donnant au futur gouverneur Eliakim, les clefs de l’espérance, et plus encore, une puissance au-delà des autres gouverneurs en Israël : « je mettrai sur son épaule, la clef de la maison de David : s’il ouvre, personne ne fermera, s’il ferme, personne n’ouvrira, je le rendrai stable comme un piquet qu’on enfonce dans un sol », dit le Seigneur. La désobéissance envers Dieu peut nous coûter cher, au point de nous faire perdre nos acquis au profit de quelqu’un d’autre. Dieu trouvera toujours à notre place, quelqu’un qui correspond à sa volonté.
L’on ne peut correspondre à la volonté de Dieu que si on reconnaît sa grandeur en la confessant. Notre foi est d’abord confession du Dieu tout puissant, créateur du ciel et de la terre. Pierre a bien compris ce principe en marchant à la suite du Christ. Si vous ne connaissez pas celui avec lequel vous partagez une histoire, c’est qu’il manque quelque chose à votre bon sens : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ? » Était-ce par soucis de vérification ou d’assurance que le Christ a posé cette question à ses apôtres ? Peu importe, car l’essentiel repose dans la réponse qui va traduire la raison d’être des apôtres auprès du Christ : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Avec cette réponse, Pierre venait de libérer non seulement ses compagnons apôtres, mais aussi l’ignorance de l’humanité entière. Et il semble bien que la confession du nom du Christ dans un monde qui ne le confesse pas, nous vaut aussi des grâces inattendues : « Tu es Pierre et sur cette Pierre, je bâtirai mon Eglise ; je te donnerai les clefs du royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la erre, sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre, sera délié dans les cieux. »
Si les apôtres veulent être annonciateurs de l’évangile du Christ, ils doivent eux-mêmes connaitre le Christ qu’ils annonceront ; si Eliakim doit être le gouverneur digne de Dieu, il doit lui-même connaitre le Dieu qui l’a institué afin d’agir selon sa parole. Si nous sommes des chrétiens, nous devons reconnaitre le Christ et agir selon son évangile. Une chose est certaine, Dieu récompense toujours ceux qui le confessent en vérité et qui vivent selon sa parole.
Pata KANGUE, CSSp
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