Heureux ceux qui vivent du Christ – Homélie du Lundi de la 10è semaine du Temps ordinaire, 08.06.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du premier livre des Rois 17, 1-6
PSAUME –120 (121) «Le secours me viendra du Seigneurqui a fait le ciel et la terre.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5, 1-12

Celui d’entre nous qui ne connait pas le célèbre texte du sermon sur la montagne, plus connu sous l’appellation « les béatitudes » doit relire tout l’évangile selon saint Matthieu. Le texte est tellement réputé qu’il a même fait l’objet d’une récitation dans certaines de nos classes de catéchèse. L’on s’est beaucoup attardé sur le caractère dialectique entre l’état malheureux des personnes et la récompense qui les attendait : « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés », faisant de ce texte une clef universelle du bien-être au terme de toute condition de souffrance humaine, sans aucun préalable.

Saint Matthieu raconte à la fin du chapitre précédent que Jésus vient de guérir les hommes atteints de tous les divers maux et tourments: les démoniaques, les lunatiques, les paralytiques, suscitant ainsi de la curiosité, mais aussi de l’admiration des foules nombreuses qui se mirent à  « le suivre, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem et de la Transjordanie », résumé de toute la région dans laquelle le Christ a commencé son enseignement.(Matthieu, 4, 23-25). C’est donc cette foule, attiré par le caractère surnaturel du Christ, qui est l’objet de sa cible. On peut y déceler les hommes et des femmes de condition précaire, un peu comme dans notre société. Des personnes auxquelles la vie quotidienne ne fait pas tellement de cadeau, et qui sont donc à la recherche d’une garantie de vie meilleure : guérisons, soif du bonheur, soif de justice pour ceux et celles dont les systèmes sociaux et juridiques sont une vraie galère, des assoiffés de Dieu pour lesquelles cet homme, Jésus fils de Joseph le charpentier et faiseur de miracles est désormais la garantie d’une paix intérieure. Et Jésus donc, « voyant les foules, (…) gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait … »Là commence alors notre célèbre texte des béatitudes, c’est-à-dire du bonheur réservé à ceux qui, au contact du Fils de Dieu, auront reconnu ce dernier comme tel, en lui offrant leur vie et leur condition dans la foi et la confiance totale, pour qu’à son tour il offre leur condition à la gloire de son Père. Il ya donc au préalable un exercice de chacun de nous à faire le pas vers le Christ, à le suivre à travers les péripéties de nos vies, parce que nous sommes convaincus qu’il est le messie de Dieu. Les béatitudes ne sont pas des cadeaux donnés à l’humanité enfermée dans le refus de Dieu, mais à ceux qui vivent au plus profond d’eux-mêmes, toutes les conditions de la loi divine : les pauvres de cœur, les miséricordieux, les assoiffés de justice, les persécutés au nom du Christ, qui jouiront de la gloire de Dieu. Oui, « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. »

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Merci Père Etienne de nous aider à faire une juste relecture de ce texte qui, malheureusement, a été mis à toutes les sauces. Il nous rappelle pourtant l’essentiel: Jésus est le Messie, le Fils de Dieu. Nous sommes invités à Lui faire une confiance totale et à remettre notre vie entre ses mains, pour faire la volonté du Père. Le Don de l’Esprit nous rendra alors conformes à ce que veut le Père pour nous: que nous soyons témoins de son Amour. C’est cela être chrétiens. Mais souvent, lorsque l’épreuve nous atteint, d’instinct nous reprenons place parmi la foule qui attend de Lui un miracle, oh, un tout petit, juste pour résoudre notre problème, même important, juste le temps qu’Il nous exauce! C’est là, que sans le vouloir, nous ramenons Dieu à notre volonté au lieu de lui demander la grâce de faire la sienne. Nous sommes ainsi et, heureusement, Il le sait! Merci Père Etienne de nous rappeler l’essentiel et de nous aider à ne pas redevenir des idolâtres.

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