Construire l’espérance – Homélie du Vendredi de la 16è semaine du Temps ordinaire, 24.07.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du livre du prophète Jérémie 3, 14-17
Cantique de Jérémie 31, 10, 11-12ab, 13 « Le Seigneur nous garde, comme un berger son troupeau»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13, 18-23

Nous nous accordons tous sur le fait que la foi en Dieu exige de nous une écoute attentive et une mise en pratique de sa parole, mais nous nous accordons moins sur l’évidence selon laquelle, même cette parole est parfois source de dérangement au point de trouver rarement bon accueil chez nous. Il y a des moments où rien ne nous intéresse dans notre foi. Est-ce par souci de liberté ou alors par agacement de ce Dieu sans lequel nous semblons ne plus exister en humains ? De deux choses l’une : soit les échecs et les déceptions de notre vie quotidienne apportent une dose de découragement à notre foi, soit notre caractère humain s’impose de façon régulière à nous, nous empêchant de garder notre objectivité. La parabole du semeur dans l’évangile de ce jour résume toutes ces éventualités qui relèvent de notre état d’esprit et de la manière par laquelle nous nous définissons dans notre propre vie de tous les jours.

Les pierres, la détresse, les ronces, la persécution, sont les éléments constitutifs de notre existence quotidienne et dont on ne peut se soustraire, puisqu’ils sont une partie de nous. Il ya bien de préoccupations qui sont au centre de notre vie à tel enseigne que parler de Dieu serait de trop si cela ne contribuait qu’à entretenir notre statut de chrétien sous sa forme théorique. C’est exactement cette posture que met en exergue notre parabole qui nous montre que Dieu semble être l’objet de nos manipulations selon les différents états d’esprit dans lesquels nous nous trouvons.

Les échecs et les déceptions de notre vie quotidienne peuvent nous rendre acariâtres. Elles peuvent aussi rendre Dieu responsable d’une telle situation dont la conséquence est la mise en quarantaine de tout ce qui évoque une présence divine dans notre vie ; mais le plus dur, c’est notre caractère qui risque de balayer du revers de la main toute notre histoire avec Dieu. En matière de foi, quand l’humain prend le dessus, l’objectivité s’annule et laisse place à toute sorte de déboires. C’est ce que l’évangile appelle sol pierreux et ronces, c’est-à-dire situation de notre vie qui ne permet pas une appréciation juste des choses, mais qui, au contraire, rend difficile toute évolution vers le progrès.

Malgré ce caractère peu agréable qui rend vaine toute éclosion de la parole de Dieu en nous, Dieu n’est pas précurseur de l’échec de l’homme. Il sait qu’il existe en chacun de nous une part de son esprit qui offre des possibilités de miracles. La bonne terre qui reçoit la semence et qui en produit des fruits, est le signe qu’au –delà des rancœurs et des complexes qui nous animent, nous sommes capables de construire l’espérance sur les fondements fraternels, à condition qu’on soit vraiment ouvert à ce genre de possibilités.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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  1. Thérèse Moreau

    Et il faut vraiment s’appeler Dieu pour se laisser écarter d’un revers de main par l’homme et malgré tout espérer en ce petit morceau de bonne terre se trouvant au coeur de chacun: l’endroit où précisément l’Esprit peut faire resplendir l’image de celui qui nous a créés. Il est bien vrai qu’à certains moment, notre vie prend ce goût de terre stérile, où plus rien, y compris les joies qui égayaient notre humanité, n’a de saveur. . Ni notre vie humaine, et encore moins notre vie spirituelle, ne nous motivent plus. C’est à ces moments de désert apparemment stérile, que l’Esprit nous attend pour débroussailler encore et toujours notre champ intérieur, et y dégager cet espace de bonne terre qui nous permettra d’accueillir la semence et de donner le fruit que Dieu attend de nous. Nous disons et nous chantons que Dieu est Amour. Mais n’est-il pas aussi Espérance?Merci Père Etienne pour le pain quotidien nourrissant de vos homélies.

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