Aimer son prochain comme soi-même. – Homélie du Jeudi de la 9è semaine du Temps ordinaire, 04.06.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée 2, 8-15
PSAUME –24 (25) «Seigneur, enseigne-moi tes voies.»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12, 28b-34

« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Celui qui entendra le Christ lui dire cela est un béni de Dieu à qui Jésus ouvre grandement les portes du royaume de son Père. Il ya des moments où l’on a juste envie de vivre dans la maison du Seigneur sans autre forme de contraintes, nous débarrassant de toutes les règles de conduite en ne laissant que celle de l’amour de Dieu à travers l’amour du prochain, dans un vivre ensemble qui fait abstraction de nos divergences au sens propre et au sens figuré. Les choses auraient pu être faciles pour nous les humains s’il n’y avait pas d’exigence d’un plus grand commandement qui nous serve de ceinture de sécurité ;mais hélas, rien n’est facile dans ce vivre ensemble où l’acceptation de l’autre s’impose en valeur sine qua non pour la cohésion parfaite : il ne suffit plus seulement d’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de le professer à longueur de journée dans nos prières, nos neuvaines, car rien de plus simple que cela, mais il faut désormais aimer son prochain comme soi-même.

Pourquoi Jésus ne s’est-il pas contenté de s’arrêter à ce premier article de la loi que tout bon juif récitait avec enthousiasme, sans y ajouter un deuxième commandement? Et pourquoi ce scribe, docteur de la loi, qui connaissait si bien cet article avait-il encore besoin de poser la question au Christ ? Des « pourquoi en pourquoi », on finit par perdre notre latin dans notre manière de croire en Dieu, tant la verticalité de notre foi nous éloigne de la proximité de ceux qui nous entourent. Enseignant de son état, notre docteur de la loi a dû se rendre à l’évidence que Dieu pouvait se dire autrement que dans une relation en dehors des autres. Ce Dieu fait homme en la personne du Christ veut que l’homme se fasse humain avec ses semblables : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est sans aucun doute la réponse à laquelle notre égo s’attend le moins, connaissant très bien ce qu’une telle exigence peut avoir de répugnant et d’inacceptable : perte de notre liberté individuelle, exercice de la charité, tolérance et acceptation de l’autre, bannissement des querelles de mots (ainsi que le recommande saint Paul dans la première lecture), et la liste n’est pas exhaustive.

La réponse du Christ aurait pu refroidir l’enthousiasme du docteur de la loi, mais c’était sans compter sur son engagement à pousser jusqu’aux limites de ses capacités intellectuelles, la connaissance véritable de la loi de Dieu. Il découvre alors qu’ « aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Comprenne bien celui d’entre-nous qui a un cœur pour aimer son prochain comme lui-même.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Eh oui, cher Père Etienne! Si seulement Dieu avait pu se contenter de notre amour platonique, de notre pieuse routine! Mais non. Il y a l’amour du prochain, et pire, on n’a pas le droit de choisir le prochain qui nous conviendrait le mieux. Voilà, Dieu ne veut pas de nos sentiments à bon marché, ni d’un amour désincarné: il veut du concret. Et Lui-même nous montre le chemin de cet amour par l’Incarnation de son Fils. Bon, on connaît son histoire à ce Jésus venu nous empêcher de tourner en rond! Pas si sûr pourtant car Lui, vient nous aimer comme Dieu aime, Il nous prend au sérieux, Il vient nous donner accès à la Trinité en donnant sa vie jusqu’à la dernière goutte de son sang. Merci Père Etienne, de nous empêcher de rêvasser à une vie de foi à notre façon.

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