Seigneur, dis seulement une parole ! – Homélie du Samedi de la 12è semaine du Temps ordinaire, 27.06.2020 Année A

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PREMIERE LECTURE – Lecture du livre des Lamentations 2, 2.10-14.18-19
PSAUME –73 (74) «N’oublie pas sans finla vie de tes pauvres!»
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8, 5-17

« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. » Cette phrase ne nous est pas inconnue. Elle est prononcée sous une autre forme avant chaque communion : « Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri » ; paraphrase parfaite du centurion. Ce que certains d’entre-nous ignorent probablement. L’église a trouvé en cette phrase du centurion, l’une des plus belles attitudes de préparation à accueillir le Seigneur en nous, et à juste titre d’ailleurs, puisque Jésus Lui-même est admiratif devant la foi de ce centurion: « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. »

Il ne faut pas grand-chose pour obtenir du Christ ce dont nous avons besoin, tout comme il ne faut pas grand-chose pour obtenir de nos semblables ce que nous demandons ; l’attitude et le langage semblent être le secret du centurion. Il sait qu’il se tient devant le Fils de Dieu, sauveur du monde. Il ya donc une façon de s’y prendre qui exige de tenir loin de lui la vulgarité et l’exigence dans la demande. Centurion de son état, c’est-à-dire chef d’un bataillon d’armée, habitué à passer des ordres pour exiger ce qu’il commande, il sait s’adapter devant la divinité du Christ en confessant sa petitesse : « je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». Savoir taire ses velléités devant la grandeur des autres est une leçon de sagesse que nous retenons de ce centurion. Et puisque Jésus est Seigneur, il lui suffit juste de dire une parole, mais une parole juste, adaptée à la circonstance, car toute parole déplacée court le risque de créer l’effet contraire escompté. Et d’ailleurs, Jésus n’est-il pas cette parole de Dieu faite chair ? n’est-ce-pas cette parole qui a créé le monde ? Alors il n’a pas besoin de se déplacer. Le centurion venait de marquer un deuxième point en comprenant le principe créateur de l’existence qui ne s’appuie sur aucun support extérieur pour agir, mais sur lui-même ; Dieu n’a pas besoin de nous pour être Dieu, et le Christ n’a pas besoin du centurion pour guérir son serviteur, mais le centurion a besoin de la parole du Christ pour que son serviteur soit guéri. Ce principe est exactement celui que nous vivons dans chaque eucharistie. Nous reconnaissons notre indignité à recevoir le Christ, et le Christ à son tour fait sa demeure en nous dans sa grande miséricorde. Et aussi longtemps que nous sommes des humains, nous invoquerons sans cesse la parole consolatrice et réparatrice de Jésus au cœur de notre indignité : «  Seigneur, nous ne sommes pas dignes de te recevoir, mais dis seulement une parole et nous serons guéris »

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp
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Cette publication a un commentaire

  1. Thérèse Moreau

    Il serait bon de nous en souvenir chaque fois que nous participons à l’Eucharistie et pas seulement d’ailleurs. Ce texte de l’Evangile si
    bien commenté par vous, cher Père Etienne , est une invitation à réfléchir à notre foi et à notre humilité . Mais surtout à la manière dont nous considérons Jésus, le Fils de Dieu, devenu devenu notre chair pour notre salut. Pensons-nous encore avoir besoin d’être guéris? d’être sauvés? si oui, de quoi? Bon week-end et encore merci.

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